vendredi 12 juin 2009

Voyage de Chihiro (2001): Enfer et damnation

Pour rebondir sur cet article et sur la remarque d'un journaliste concernant Chihiro:
Ainsi le merveilleux peut se faire cruel. (...) Le génial Hayao Miyazaki a également suggéré cela dans le Voyage de Chihiro. Si l'odyssée de l'héroïne est merveilleuse, elle n'en demeure pas moins traumatisante. Elle est prisonnière d'un monde d'esprits assez effrayant, elle a subi le traumatisme de voir ses parents métamorphosés en cochons.

(...) l'enfance qui est condamnée à se confronter à un monde cruel et à grandir.
D'après des vieux fous, l'une des représentations du monde fantastique à travers les contes et légendes est l'Enfer. Ca tombe plutot bien dans le cas de Chihiro puisque son histoire est proche du Mythe d'Orphée, c'est-à-dire aller récupérer un être bien aimé aux Enfers.

Une autre particularité de l'Enfer, ou du monde fantastique, c'est de tenter l'humain, en lui proposant un festin royal qu'il doit absolument refuser s'il souhaite rentrer chez lui. Son refus sera même récompensé par un cadeau. De suite, ça fait penser aux parents de Chihiro qui se goinfrent comme des porcs, nan ?

Enfermée dans le monde fantastique, la petite fille va donc tout faire pour libérer ses parents, et ainsi retourner dans le monde des humains vivre une nouvelle vie (ils étaient entrain de déménager). En clair, elle apprend à penser aux autres, quitte à mettre en jeu sa propre vie. C'est tellement un sentiment puissant qu'elle refuse même tout l'or du monde, ce qui cause l'incompréhension d'un esprit en quête d'amour.

C'est donc vrai, la petite Chihiro ressort grandie de ce monde étrange. On est passé d'une enfant arrogante et capricieuse, à une enfant sage et ouverte. Grandir n'est pas synonyme de cynisme ou de la perte des rêves. Désormais, Chihiro saura faire face aux obstacles de la vie, rassembler plutôt que de diviser (pensez au dieu emboué, de la merde et de la puanteur, elle fait apparaître de l'or et du bonheur !!). Le passage à l'âge adulte n'est pas un abandon de l'enfance.

Pour anecdote, ce voyage aux (portes de l') Enfers, c'est aussi le pitch du film de Gaspar Noé, Soudain le vide, mais avec une approche plus mystique.

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