En cette période électorale bercée par une paranoïa aigue, l'expression "temps de cerveau disponible" revient doucement à la mode. Et reste toujours une petite blague dévoilant le cynisme des méchants industriels. Des spectateurs aiment à se moquer de TF1, chaîne créatrice de cette humble expression formidable.
Après tout, TF1 c'est nul, autant regarder une chaîne culturelle comme la 5, ou découvrir des émissions du cable me disait l'autre jour un camarade non-conscient de l'absurdité de sa remarque.
Car mes amis, le véritable cynisme de cette affaire, provient aussi bien des grands méchants que de nous-mêmes. Nous, ces spectateurs moquant TF1 sans chercher à interroger notre propre rapport à l'image. Oui, moquons le marketing opportuniste mais surtout, Ô seigneur, n'osons jamais nous remettre en cause.
Depuis que l'image a infiltré notre quotidien, notre regard s'est transformé. L'image n'est plus qu'une image, presque un objet anodin qui attire un peu de notre attention. Tellement anodin et immédiate qu'on ne s'interroge pas, que notre implication émotionnelle s'approche du dégré zero. Il ne reste que du temps passé devant. Du temps. Rien de plus.
Alors qu'autrefois, au début du cinéma, l'audience réagissait immédiatement à ce qu'elle voyait, car l'image était la réalité. La distance entre le spectateur et le spectacle n'existait pas, l'implication était totale.
Mais s'il vous faut trouver à tout prix un grand adversaire, sachez que nous n'aurez pas besoin d'aller trop loin, il est ici-même, c'est vous.
vendredi 5 juin 2009
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