Vérifiez n'importe quel site de ciné aujourd'hui, vous finirez toujours par tomber sur une discussion où des cinéphiles s'interrogent sur l'utilité ou non de pouvoir oser vouloir noter un film (oui, c'est volontairement compliqué).J'ai un peu de mal avec l'idée de "noter" des films, ce qui me semble un fantasme cinéphile un peu étrange.Ce genre de discussion pompeuse débouche le plus souvent sur de la justification interminable où théories diverses s'affrontent pour finalement... pas grand chose. Le débat se composant surtout de considérations molles sur la Culture, sur l'Art, reprenant évidemment un nombre horrible de citations de Grands Hommes histoire de CQFD à mort.
Les penseurs du cinéma s'acharnent à lutter contre la toute puissance de la note, objet detestable d'un capitalisme qui limite ouvertement la portée même de l'Art... Dans la tête de nos penseurs, sans doute, cet Art existe par le miracle du saint esprit, ce truc qu'on appelle CNC.
C'est parce que ces grands lettrés passent plus de temps à crypter l'évidence, à s'auto-analyser, ou s'auto-congratuler à travers des textes illisibles même au temps de feu-presse papier que l'on a besoin, nous autres paysans curieux, de notes et de résumés pour saisir d'un coup d'oeil l'intérêt possible d'un film.
C'est pour cela que les fiches Allociné ont rendu depuis des années infiniment plus de service que les 50000 critiques parues quelque part chaque année. Allez expliquer ça aux théoriciens du néants, aux apprentis étudiants en ciné qui rêvant que d'une chose, être les nouveaux Cashiers du cinéma. Si seulement, ils pouvaient mettre un peu de côté leur égo et parler vraiment de cinéma. Bande de larves !
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Peut-être, mais il ne faut pas perdre de vue que la situation générale c'est plutôt les critiques torchées en trois lignes dans les journaux ou ces grosses arnaques de Première et Studio et que dès lors la note permet au critique de cacher son incompétence et de se tirer à bons frais de tout travail de réflexion. Ce n'est pas parce qu'il y a excès dans un sens quil faut tomber dans l'excès inverse. Les critiques de Matière focale sont parfois assez longues et elles suffisent bien mieux à me décider d'aller voir un film que les 3 ou 4 étoiles des incompétents laurentweiliens (pléonasme). Surtout quand on voit que des chef-d'oeuvres sont séparés d'une étoile de certaines niaiseries bessonniennes. Et vous faites comment pour donner une note à cetains types de films? Le remake de Psychose par Van Sant par exemple? Quant à Allociné, c'est une moyenne, leurs notes, non? Donc un film polémique fera automatiquement la moitié des points. Cela veut-il dire que le film est passable?
RépondreSupprimerJe ous dis-ça non pas tant pour vous contredire que pour compléter et nuancer votre propos. Et il est vrai que les notes, c'est un peu comme les classements annuels, on a beau se dire que c'est débile, on a beaucoup de mal à ne pas y succomber.
Votre blog est excellent au demeurant.
Raskolnikov 36
Raskolnikov,
RépondreSupprimerPas de retenue chez Bob ! Si les billets vous inspirent, n'ayez crainte de me contredire. C'est à ça que servent les commentaires !
Nous sommes là pour partager une même passion, je laisse la question d'avoir tort ou raison à nos politiciens boiteux.
Merci pour la réaction :D
COMMENT NOTER UN FILM ? (Projet de cesser le feu dans le conflit « ANTICHRIST »)
RépondreSupprimerIl n’y a pas très longtemps, j’ai dû noter toute une série de films. Comment noter un film quand on n’y connaît rien ?
J’ai demandé à des critiques professionnels comment ils notaient les films mais malheureusement je n’ai pas réussi à comprendre leurs réponses.
Ainsi je m’apprête à vous décrire très en détail le système de notation que j’ai mis au point pour l’occasion, moi un pur spectateur, n’y connaissant rien aux techniques de réalisation et n’étant pas plus cinéphile que ça.
C’est un système de notation à trois étoiles, chaque étoile n’étant accordée que si la précédente l’a été sauf la première bien sûr.
Je ne prétendrais pas naïvement que c’est un système objectif mais vous découvrirez qu’il vous fera mettre une « bonne note » (2 étoiles) à des films que vous n’aimez pas.
Ainsi il apparaît déjà que c’est la troisième étoile qui tranchera la question du « j’aime » ou « j’aime pas », la question du « message » du « propos tenu » de « l’édification » du spectateur.
Par exemple pour l’ « ANTICHRIST » de Lars Von Trier, il est probable qu’il mérite 2 étoiles et c’est seulement la troisième qui suscite des discussions.
Mais commençons tout naturellement par la première étoile, quand doit-on l’accorder ?
Ma première formulation qui était simple, radicale et pragmatique était celle-là :
« Quand vous regardez le film de bout en bout sans vous ennuyer »
Bien sûr c’est le moins que l’on puisse exiger d’un film mais il convient de bien le préciser.
Ce point demande un peu d’honnêteté, bien des choses peuvent vous déplairent dans le film, à commencer par le sujet mais l’avez-vous regardé jusqu’au bout ? Etes-vous allé à la cuisine grignoter quelque chose sans mettre « pause » ? Avez-vous fait des commentaires à voix haute pendant la projection ?
Quand on approfondit un peu cette idée de « ne pas s’ennuyer » on découvre que cela a directement à voir avec la qualité de la réalisation.
Grosso modo un film bien réalisé ne vous ennuiera pas. Ainsi en accordant très simplement cette première étoile, vous accomplissez un geste hautement technique : vous notez la réalisation et point n’est besoin de savoir ce qu’est « un plan séquence » ou « un double travelling arrière ».
Il est à noter que c’est la même chose pour les livres. Si l’écrivain sait écrire il ne vous ennuiera pas, peu importe ce qu’il vous raconte.
Par exemple en regardant « Le goût des autres » d’Agnès Jaoui (2000) je pensais : « Comment peut-on utiliser autant de ressources, autant de bons acteurs, autant d’argent pour tenir un propos aussi inepte que « il faut respecter le goût des autres ». Ce faisant je regardais le film et la séquence des plans, le rythme narratif, le jeu des acteurs m’entraînaient dans l’histoire et honnêtement je ne pouvais pas dire « je m’ennuie ». Ainsi j’ai dû, à mon corps défendant, accorder cette foutue première étoile au film d’Agnès Jaoui.
Assez de « scènes de cul », de « voitures cassées », d’ « effets spéciaux », d’ « acteurs bankables » suffisent-ils à ne pas vous ennuyer ? Non bien sûr.
Si le film n’a pas cette première étoile, inutile d’aller plus loin : pourquoi noter un film qui vous ennuie ?
Parfois, et cela énerve les critiques professionnels, un film médiocre fait un tabac au box office. Cela constitue un sujet à part mais au moins devra-t-il avoir cette première étoile.
Et la deuxième étoile alors ? A paraître très prochainement !
Et bien mon cher anonyme, nous sommes en Août 2013 et je ne vois pas l'aube d'un "prochainement".
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