dimanche 21 juin 2009

L'intro de Pour Elle: Du Cinéma en France !

En ce beau jour d'été, il me faut partager avec vous ma joie d'avoir vu un bon film français. Comme je l'ai dans ce défouloir critique, l'intro donne le ton.

Les crédits apparaissent, du blanc sur fond noir, on peut entendre que quelque chose se passe, on entend une respiration inquiétante d'un blessé (?), une porte qui claque. Mais que se passe-t-il ? Rappelez-vous, on ne connait rien du tout.

Puis on découvre ça :

Vu de dos; un homme vient de rentrer dans sa voiture, quelqu'un de blessé sur la banquette arrière (la respiration). Il démarre très vite sa voiture, on découvre une trace de sang sur sa main. Il opère une marche arrière, on découvre son visage. Il est très paniqué.

A retenir: le perso est décentré, la vitre est floue-très lumineuse, les coupes sont sèches, il fait marche arrière, il y a un blessé anonyme.

Questions: Que se passe-t-il ? Qui est cet homme ? Que vient-il de faire ? Pourquoi s'échappe-t-il ? Pourquoi il y a du sang ? Pourquoi il a fait quelque chose de grave ? ...

Coupe crédit: VINCENT LINDON

Ensuite, la voiture sort de son impasse, elle avançe. Toujours de dos, l'homme paniqué regarde plusieurs fois la banquette arrière, on entend toujours un bruit d'agonisant.

A retenir: L'action repart de l'avant, le perso se recentre, la vitre est toujours floue, on entend encore le blessé, la panique est toujours présente.

Questions: Que va-t-il faire ? Qui est le blessé ? Pourquoi ?

Coupe crédit: DIANA KRUGER

La conduite rapide et brusque, l'homme se dépêche d'aller quelque part.

A retenir: Le perso est plus que jamais dans l'incertitude, dans le flou.

Questions: Que cherche-t-il à faire ? Qu'a-t-il fait ?

Coupe crédits/

Toujours en train d'avancer, l'homme continue frénétiquement de regarder la banquette arrière.

A retenir: L'inquiétude du perso, essaye de garder le contrôle d'une situation qui lui échappe.

Questions: Qu'a-t-il fait ?

Coupe crédits/

Je rassemble les 2 derniers plans (qui sont intercoupés par du crédit), parce que l'action s'éternise, plus l'homme avançe, plus la respiration du blessé s'empire. Jusqu'au dernier soupire qui arrête net la voiture. L'homme se retourne, tout s'est calmé et pourtant, la situation est dramatique. Son regard est insistant et désespéré, son souffle inquiétude se fait entendre. il vient de franchir une limite.

Questions; Pourquoi a-t-il fait ça ? Tout simplement:


Ce que l'on voit durant cette intro, au niveau narratif :
  • Une situation dramatique
  • Un homme vient de commettre quelque chose, il a du sang sur la main
  • Il transporte un blessé (respiration agonisante)
  • Il n'est clairement pas habitué à ce genre de situation (sa peur, ses regards vers l'arrière)
  • Autant d'indices pour nous faire poser tout un tas de questions.
Au niveau mise en scène :
  • Diminution progressive du rythme, de 4 plans on passe à 1 plan, ce qui enferme l'homme face à son action, à la gravité (supposée) de la situation. Il est seule face à lui-même.
  • La caméra posée sur la banquette arrière, renforce l'état du conducteur, il a beau être dans une voiture, il est écrasé et ne peut ni fuir, ni aider. Il doit assumer son action.
  • Importance accordée aux sons; la respiration, les crissements de pneus, les klaxons... Tout ça participe complètement à donner des infos sur l'ambiance de la situation.
Vous allez me dire qu'il n'y a rien d'extraordinaire, et pourtant, j'y vois là un modèle précis et riguoureux de cinéma où le réalisateur utilise son matériel pour mettre en route son histoire sans nous laisser sur le côté (voir la double utilité de l'écran titre).

Pour un film français, ça fait plaisir à voir.

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