mercredi 19 mai 2010

La Horde (2010)

Un premier film, une réalisation bancale et des putains de personnages. La Horde s'est fait démolir par la presse pour des raisons souvent extérieures au produit fini, en ignorant complètement le traitement des personnages.

Il doit y avoir quoi, 6 ou 7 personnages dans le film et chacun possède sa particularité, son évolution... influençant directement le périple du groupe avec des retournements, des affirmations ou au contraire, des pertes de pouvoir. Un truc bien carré quoi.

La mise en scène a parfois du mal à rendre honneur à des situations bien pensées, comme le quiproquo du début en haut de la tour. J'imagine que le manque de budget/temps explique le parti-parti caméra à l'épaule brute, pour un résultat moyen.

Y a d'autres super bonnes idées, genre l'humiliation du zombie, la tension dramatique est pas à son maximum, mais ça permet quand même de recadrer les persos. Voilà si le film enchaîne des scènes graphiquement hardcore, il manque d'un punch dramatique qui attendait juste d'être exposé, parce que tout est vraiment là, c'est des idées qui s'expriment visuellement (et là je repense à l'intro qui en 2 temps 3 mouvements te livre toute les infos de base).

Imparfait, mais terriblement agréable... au pays de Camping 2.

samedi 15 mai 2010

Inglourious Basterds (2009): Une affaire de pipes


En revoyant Inglourious Basterds, je me suis aperçu que l'utilisation des pipes dans le 1er chapitre permettait non seulement de révéler la personnalité des 2 personnages (austérité vs excentricité malsaine), mais aussi à varier le ton du dialogue. Je m'explique rapidement, l'allumage des pipes souligne qu'on rentre dans un sujet 'chaud', LaPadite allume la sienne quand on évoque Shoshanna et plus tard, Handa fait de même quand il est question de conclure l'entretien (la vraie nature de la rencontre). Soit des points de repères dramatiques.

Vous avez d'ailleurs remarqué qu'Handa allume sa pipe dans un plan moyen, pas un gros plan, histoire d'inclure LaPadite, qui était déjà foutrement inquiet dans son gros plan pipe...)

Vous avez eu votre dose Bob Critique pour la journée, vous pouvez retourner à vos occupations.

Merci.

jeudi 13 mai 2010

L'Ennemi Intime (2007)


Adoré à sa sortie, le film reste super à la revoyure. Ce nouveau visionnage me permet de mieux cerner l'un des défauts, sans vraiment en être un, du film.

L'Ennemi Intime souffre d'un sujet sensible rarement évoqué dans le cinéma français et prend énormément de pincettes en nuançant autant que possible les différents points de vue couverts par l'histoire. Ça donne un côté mécanique, peut-être binaire, à l'histoire : thèse/anti-thèse, cause/conséquence... qui casse aussi bien nos répères, que ceux des persos : la guerre apparait dans toute sa complexité morale.

À côté, cette mécanique se révèle très efficace dans les moyens tragiques qui vont rythmer le cheminement du perso de Terrien. Regardé de loin par le sergent déjà trop habitué aux effets de la guerre. J'allais dire que leur relation n'est pas très développé, mais en fait ça tient surtout à la personnalité des deux, pour un résultat subtile et finalement triste.

Et putain, ces paysages.

samedi 8 mai 2010

Les scandales Cannois

Chaque année, les festivaliers et journalistes élisent le film scandale de la sélection cannoise. C'est le film qui nous permet de voir des mémères et vieux cinéphiles faire la gueule, ou encore les journalistes donner des grandes leçons d'Art & d'esthétisme...

Mais y a un truc qui me chiffonne bien là... L'autre jour, en checkant mon twitter (toi aussi lecteur, deviens hype et beau), j'ai vu apparaître ce superbe message posté par la chaîne culturelle Arte :
Désormais 22 films coproduits par ARTE seront présentés à Cannes 2010. Qui dit mieux ?
Suis-je le seul à qui ça pique un peu les yeux ? Sans crier au scandale, ce serait intéressant de fouiner dans les coulisses de ce festival, d'interroger des faits étranges plutôt que de soulever des news people-vip (oh tema coppola y ronfle LOLOLOL).

Comme par hasard, des co-producteurs français importants ont leurs entrées dans le festival prestigieux du moment. C'est-à-dire qu'en se faisant co-produire par une boite française, un cinéaste a toutes ses chances pour aller à Cannes ?

La diversité artistique aurait-elle des limites ?

Kick-Ass (2010)

# Comment partir d'une bonne idée pour sombrer dans du fan service inoffensif ?

# Donc Kick-Ass, un ado geek devient un super héros sans aucun pouvoir mais se fait vite dépasser par le phénomène engendré. L'occasion de jouer avec les codes du film de super héros/adaptation comics, où il y a forcément un décalage entre réalité et fiction comme nous le rappelle l'intro.

# Mais une fois passée la phase d'éveil-naissance-renaissance du héros Kick-Ass, le film va rapidement osciller entre une histoire banale de vengeance avec rebondissements lourds, et du film pour ado terriblement lisse.

# On passe sur les références-clin d'oeil aux comics, à la 'culture geek' actuelle (youtube, myspace). À un moment donné, j'ai presque cru qu'il allait foutre le keyboard cat histoire de s'assurer définitivement le soutient des grogeeks. Vous savez, ceux qui auraient pu être emmerdé par le placement de produits Apple (akak les 'linux rulz lol').

# En fait, ce qui m'a surpris, c'est l'énorme différence de ton entre Kick-Ass et les machines à tuer que sont Hit Girl et son père. On passe d'un ado ancré dans la réalité à des tueurs bourrins qui alignent les cadavres. C'est juste wouaw.

# Je veux dire, le film remet l'idée de super héros dans notre quotidien, débouchant sur une légère reflexion (pas de pouvoir, grande responsabilité quand même). Pour soudainement faire du too-much, jamais au grand jamais, interrogé.

# Alors que Hit Girl et son père, c'est les justificiers hardcore par excellence. Qu'on peut qualifier de face sombre du super héros. Avec toutes les questions qui vont avec, l'idée de vengeance-justice personnelle, d'êtres déshumanisés complètement esclaves de leur haine... Mais non, au final, rien du tout. Hallucinant. O*O

# La partie teenage movie servant la soupe aux frustrés, merci mais non merci. Genre Kick-Ass se fait passer pour un grogay pour toucher la plus belle meuf de son bahut. C'est quoi ce bordel ?

# L'impression qu'à un moment donné, il fallait rattraper le public cible et partir dans du fun au détriment des 50 pistes de réflexion amenés par le concept du film.

La Bob Note : J'ai l'air méchant mais ça reste fun (fights, virée en bagnole, arme finale...)/10

vendredi 7 mai 2010

Leçon de marketing #1

C'est toujours amusant de constater les différences entre l'affiche cinéma et la pochette DVD, surtout pour un film qui n'a pas "rencontré son public" (flop).

J'ai 2 petits exemples sous la main que je me dois de partager avec vous :

  • Valhalla Rising

L'affiche ciné, sobre, classe et non-filtrée, "Le Guerrier Silencieux" titre français plus simple à retenir que le "valhahaha machin chose", un homme enchaîné prêt à se libérer, seul dans un paysage lugubre annonçant une sorte d'errance métaphysique.

La pochette DVD/Bluray, change le viking vener en héros torturé arme à la main, avec des nuages en guise de vapeur de colère/vengeance, et des persos qu'on devine malfaisant baignant dans un couché de soleil (mais ça se trouve, c'est ptete ses potes). Plus, on remet le titre d'origine sous-titré d'un "Le Guerrier des ténèbres", avec accroche neuneue en haut "Il est venu pour en finir".

  • Thirst

L'affiche ciné mystérieuse(ment laide), une femme (ac)couplée à un prêtre dans les ténèbres. Une mise en avant de la sélection cannoise, un titre auquel on a rajouté le "ceci est mon sang" qui souligne l'ambiguité du prêtre. Un magnifique flou artistique en somme.

La pochette DVD/Bluray remet l'accent sur l'histoire de vampire, en mode Twilight, avec postures clarifiées entre les personnages, un prêtre avec du sang, une jeune femme aux lèvres rouges sanglantes. On rajoute une lune rougeâtre pour poser l'ambiance romantiquo-glauque. Ah, on revient au titre d'origine seul avec accroche neuneue en haut "l'amour est éternel" (au passage, le truc cannois a été viré, le public visé s'en fout de toute façon ?).

  • Tout ça pour dire...
Qu'on à là deux beaux exemples de réorientation marketing visant clairement le marché des adolescents/jeunes adultes. En respectant finalement des codes visuels susceptibles de toucher cette cible : les postures (héroïsme, romantisme), les couleurs (gris-orangé, rouge).... plus évidentes, plus immédiates qui donnent directement une idée du produit (vraie ou fausse, osef).

L'originalité c'est bien, mais ça rapporte pas.

Bonjour, voici la polémique de Septembre 2010

Préparez-vous pour mi-Septembre 2010, la polémique n'hésitera pas à s'emparer du film 'Hors-la-loi', nouvelle oeuvre du réalisateur d'Indigènes. Alors plutôt que d'attendre jusque là pour évacuer un peu d'émotion, d'avoir la sensation d'exister et surtout d'oublier certains autres problèmes (j'ai fait un master polémique, hé ouais), commençons tout de suite en partant d'un formidable article du Monde.

Ce qui est passionnant dans cet article, c'est pas la dénonciation d'un complot essayant d'imposer une vérité officielle (LOL), mais plutôt les arguments essayant de légitimer la démarche du film (???).

Le journaliste nous dit (a-t-il déjà vu le film ?) :
ce film est d'abord une œuvre libre qui ne saurait se réduire à une nationalité, ni à un message politique et encore moins à une vision officielle de l'histoire.
Pour rappel, on parle de la une vraie-fausse suite d'Indigènes, un film qui "ne serait se réduire à un message politique (les pensions des soldats, ça n'existe pô) et encore moins à une vision officieuse de l'histoire (troupes indigènes participant à la libération du pays, ct pour 2rir)."

La boulette d'or est attribuée à :
Mais le travail d'un réalisateur n'est pas celui d'un historien et n'a pas à être jugé par l'etat. Personne n'a demandé à Francis Ford Coppola de raconter dans Apocalypse Now la guerre du Vietnam avec une précision "historique". L'évocation d'une page d'histoire tragique peut aussi bien passer par la fiction, avec ses inévitables raccourcis, que par les indispensables travaux des historiens.
# Apocalypse Now n'a pas été financé par l'Etat (normal, les USA c'est des gros capitalistes);
# C'est l'adaptation du livre Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad (pas de l'Histoire);
# Le livre comme le film ont été critiqué pour leur ethnocentrisme (loin de l'approche d'un Bouchareb quoi);
# Applaudissons la tentative de faire un parallèle foireux entre un chef d'oeuvre et un film pas encore sorti mais déjà placé sur un beau piédestal (car victime d'une censure étatique ?);
# Que la fiction peut toucher à l'Histoire sans problème sauf quand c'est La Liste de Schindler ou Il faut Sauver le Soldat Ryan (Spielberg est le 1er exemple qui me vient à l'esprit);

Mais le pire dans cet article, c'est quand le journaliste décide d'associer les critiques concernant le traitement du scénario à un acte de censure pour imposer une "vérité officielle". Et c'est un journaliste qui écrit ça hein. Un mec dont le taff consiste à interroger les informations, à informer les lecteurs. Sauf quand il décide de prendre parti, ici, Bouchareb aura forcément raison puisque le gouvernement c dé gronazi.

J'adore cette conception libre du dialogue (à partir de rien en plus).

(c'est que le début putain)

jeudi 6 mai 2010

The Losers (2010)

The Losers où la ringardise cool-geek attitude à base de répliques trolol et scènes d'action trodar.

De quoi ça parle ce film ? Une bande de bras cassés se venge de la CIA. En clair, c'est des militaires parfaitement formés pour tuer qui se découvrent une once de conscience après avoir échappé à une tentative d'assassinat qui a tué une 20aine de mômes. Tous parce qu'ils commençaient à trop en savoir...

Donc c'est des gentils qui découvrent que leur boss est un gros bâtard cynique qui alimente un terrorisme international pour le bien de la patrie américaine. Rassurez-vous, tout ça est évacué dès le 1er quart d'heure, pourquoi interroger cette piste de l'histoire alors que le public est venu voir des types cools tuer à tout bout de champ en lançant des répliques cultes ?

Tout comme notre équipe de loosers ne questionnera jamais ses actions, l'idée de bien/mal. Restons sur des bases simples et solides, sans chercher à développer, il y a un méchant qui a tué des nenfants, il é danjereu fo le tué lol. Avec au programme quelques rebondissements prévisibles (seules les motivations restent imprévisibles = trop neuneus).

"Mais bien sûr, tu comprends pas le génie du film qui est de caricaturer la face superficielle de l'esprit américain tout puissant", ce qui explique les effets ringards genre coup d'accélérateur + musique pop = scène sensuelle / trop cool (au choix, c'est pareil). N'oublions pas les scènes d'action partant dans tous les sens fo-ktu-kapt-keudal.

Le seul bon point de cette bouse pour geeks frustrés du dimanche soir (coincés devant un ipad importé de biélorussie), c'est les jeux de lumière/couleurs qui parsèment le film. Par ex;


Et ça m'étonnerait pas que L'Agence Tous Risques soit exactement le contraire de ce truc informe, sorte de sous-Ritchie sous-Carnahan (Smokin' Aces, forcément).
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