vendredi 31 juillet 2009

Cloverfield (2008): Le Phénomène Décrypté

Le fameux film buzz du début 2008 qui a déchainé les débats théoriques de critiques arriérées, chacun essayant de mettre au point le concept périmé de film générationel Youtubesque... qui serait balayé quelques semaines plus tard par un petit truc espagnol nommé REC.

Voici donc, la meilleure critique/décryptage jamais publiée sur le net concernant Cloverfield :
paul> 'tain, j'ai voulu télécharger Cloverfield hier.
paul> Il s'avère que c'était un gros faake !
max> Tu peux simplement dire que c'était du pr0n !
paul> Non non ! Même pas !
paul> C'était un mec qui filmait ses vacances à New-York...
max> Omfg...
max> T'es con ou tu le fais exprès ?
Bravo à DTC, plus fort que les Casiers du cinéma.

jeudi 30 juillet 2009

La Pipolisation des Geeks

Avec Internet, le Geek est devenu l'équivalent des petites mamies et autres jeunes femmes frustrées qui s'arrachent les magazines trash people où l'on découvre les dernières infos des stars.

Il suffit d'une image pourrie d'un futur blockbuster ou d'une phrase anodine prononcée par un réalisateur pour exciter le monde Geek. La meilleure manière de lançer les débats sur... rien. La semaine dernière, c'était les images de Iron Man 2, aujourd'hui c'est des propos de Yannick Dahan, et demain... une autre info comblant du temps de vie.

Cette pipolisation déplace les sujets de discussion vers de l'hypothétique, du peut-être, du pourquoi pas, du "tu verras bien"... Rien de concret, rien concernant directement le film. Mais plutôt les rumeurs entourant le film. On ne parle plus cinéma, ni même du processus de création.

Et les discussions peuvent rapidement devenir très violentes, et de toute façon, l'information tournera d'elle même de forums en forums, de sites en sites... les geeks relaient n'importe quoi, et n'apportent pratiquement rien de plus à ces informations. Zéro apport, zéro contribution.

C'est pourquoi le geek est aujourd'hui le meilleur outil marketing jamais inventé par l'Industrie du Cinéma (si elle existe). Viiiite des photos du Alice de Burton qu'on vomisse un coup !!!!

mercredi 29 juillet 2009

Profession : Critique "Le Monde"

Pire que les bloggeurs payés pour acclamer un film, il y a le critique pro bâclant sa critique en quelques lignes. Celui qui sans trop se fouler se contente des préjugés comme argumentation... sans oublier de bien raconter le film pour combler.

L'exemple du jour nous provient de la critique de la comédie américaine I Love You, Man. Le journal Le Monde n'aime pas, pourquoi ? Pourquoi pas.

Au mieux, il nous dira que le pitch de base n'est qu'un "argument misérable". Et plutôt que d'expliquer en quoi aborder l'amitié masculine est "misérable", le critique enfonce son préjugé en continuant à raconter sa version du film. Il lui faudra 3 paragraphes pour bien résumer le film, et ça, sans jamais faire autre chose qu'une simplification neuneue. Le lectorat doit adorer ça ?

Quand enfin arrive le 4ème paragraphe, il y a encore l'espoir de lire un morceau critique argumenté ? Erreur, notre ami journaliste opte pour la phrase assassine "Par quoi ce film ajoute à son ineptie et à sa médiocrité un moralisme et une décrépitude qui achèvent de l'enterrer six pieds sous terre". On ne sait toujours pas concrètement à quoi correspond "l'inéptie", encore moins la "médiocrité" du film. Quant au "moralisme" et la "décrépitude", à ce stade de lecture, mieux vaut abandonner l'espoir d'une remarque intelligente.

Tout au mieux, on sait que le critique n'aime pas. Ah.

Finalement, le dernier paragraphe n'apportera rien de plus, de nouveau une remarque virulente bien méprisante à l'égard du réalisateur qui selon le critique "... il est par ailleurs le scénariste de Zoolander de Ben Stiller, métier qui peut-être correspond davantage à ses talents."

Alors j'en arrive à me demander comment on peut être payé à pondre un article aussi médiocre au sein des colonnes d'un papier national ? Car à part satisfaire les préjugés d'un lectorat, qu'est-ce qu'apporte ce texte ? Rien. De la méchanceté, des insultes, des préjugés... Et rien sur le film.

Bravo Jacques Mandelbaum, c'est en lisant ton incommensurable petite bouse que je comprends à quel point même un gros tocard dans mon genre à ses chances.

Incassable (2000): Le Secret des Comics

"Je vois la BD comme notre dernier lien à une historiographie ancestrale. Les Egyptiens dessinaient aux murs. A travers le monde, on transmet le savoir de façon picturale. Pour moi, la BD est une forme d'Histoire que quelqu'un a sentie ou vécue."

Alors que beaucoup de franchises BD connaissent des adaptations ciné pourraves car produites sans respect ni intérêt du matériel de base, voilà comment Shyamalan démontre en quelques secondes le potentiel du comics. Son essence.

L'air de rien, la tablette egyptienne derrière l'Homme de Verre (HdV)nous rappelle que les Egyptiens étaient gardiens d'une Connaissance Sacrée dont l'initiation (très dangereuse) permettait aux hommes de "connaitre leur place, de savoir pourquoi ils sont là". Et aussi, sans doute, d'arriver à comprendre leur propre instinct (à l'image des sensations magiques de David Dunn).

C'est donc tout naturellement qu'au-delà des histoires fantastiques avec pouvoirs magiques et compagnie, le comics (qualifié de "un grossissement de la réalité" par l'HdV, intéressant) devient le véhicule d'histoires permettant aux lecteurs de mieux "connaitre leur place" dans le monde.

C'est d'ailleurs l'initiative même de l'Homme de Verre, grand lecteur passionné qui n'hésite pas à envoyer chier un client pensant que les BDs sont pour les zenfants (renversement des préjugés).

(après on pourra revenir sur les mouvements de caméra qui s'interpellent d'une scène à l'autre, les nombreux en-dessus-dessous, le jeu des miroirs/reflets pour le perso de l'HdV...)

Titanic (1998): L'Apocalypse de Cameron

Lors de sa sortie, la Titanic-mania l'avait emporté sur le bon sens. Alors que les fans ont vénéré cette histoire d'Amour inconditionnel, d'autres ont préféré ridiculisé ce film "dont on connait déjà la fin LOL". Mais plutôt qu'un naufrage, Titanic serait plutôt l'histoire d'une mamie racontant à une jeune générateur de chercheurs comment elle est parvenue à se "sauver", dans le sens se "réaliser".

Voici l'article qui a achevé d'éveiller ma curiosité, et que je vais développer :
...Titanic plonge ses racines dans les prophéties, et plus particulièrement les prophéties apocalyptiques. C’est un monde complet qui nous y est présenté, entre son sommet de Montagne où s'effectue la rencontre et où l'on crie sa liberté les bras en croix (la proue avant du navire) et la fournaise de ses Enfers (la salle des machines), un monde où la société est composée de strates, de classes, de limites, bref de division ("diyábolos") mais un monde qui malgré son apparence éternelle et indestructible finira par voler en éclat et s’écrouler sur lui-même. Les seuls survivants possibles d’un tel naufrage, d'un tel Apocalypse, sont ceux qui auront accompli l’intégralité du voyage spirituel (du ciel à l'enfer, de la proue avant du navire à la salle des machines) pour en sortir transformés, c’est-à-dire animés d’un Amour véritablement inconditionnel : deux êtres devenus Un, aussi immortels dans la mort que ne le furent avant eux Tristan et Yseult. L’homme du commun (Jack = Jean) s’unit au divin (la Rose) pour devenir symbole d’éternité (un diamant, le Cœur de l’Ocean). Ceux qui n’ont pas eu l’opportunité d’accéder à cet accomplissement iront au fond de la mer où une nouvelle chance leur sera donnée (voir la position "angélique" d'un corps de femme noyée sur lequel s'attarde James Cameron). Mais ceux qui se sont tenus volontairement à l’écart de l'Amour dériveront pour l’éternité sur leurs petites embarcations. On les appelle les Damnés.
C'est un gros bateau.
Comme précisé par un petit enfant, le Titanic est paquebot, pas un "gros bateau". Précision qui confirme l'ampleur/la dimension imposante de cet objet à la pointe de la technicité humaine. Une véritable ville flottante, seule au milieu des mers. Qui incarne donc cette fameuse "Montagne", cet axe du monde avec la liberté au sommet et l'Enfer à ses pieds.

Mais sous ses allures luxueuses et grandioses, le Titanic devient vite un endroit infernale où les hommes vont toujours préférer s'attacher à leurs apparences déviantes plutôt que de suivre leur instinct/coeur. Chez les riches (ragots, hypocrisies...) comme chez les pauvres (beuveries). De même pour le personnel, le Capitaine cède aux demandes des notables, un marin ignore son instinct ("Moi, je sens la glace")... Autant de mauvais choix qui entraineront la destruction du paquebot.

Jack serait-il un Ange comme indiqué par la statue ?

Rose
Cette jeune femme incarne parfaitement le combat entre l'instinct et les apparences, elle s'emmerde dans les soirées mondaines mais doit jouer le jeu pour permettre à sa famille de regagner sa richesse. Perdue, elle essayera même de se suicider, mais fera la rencontre de Jack, son guide/amant.

Pour rappel, la rose (la fleur) dévoile son coeur au moment où elle va mourir, l'instant même où elle n'a plus rien à perdre. C'est en partie pour ça que la rose symbolise la sagesse/le divin, elle est capable de prendre un risque sans avoir peur. Ce qui résume plutôt bien le personnage de Rose qui va à plusieurs reprises risquer sa vie par Amour malgré les dangers évidents (l'eau glacial, balles de pistolet... la mort). Et bien sûr, notre Rose a les cheveux Rouges, couleur du divin.

Jack
Ce jeune homme incarne parfaitement la liberté, il embarque sur le Titanic juste quand il s'apprête à partir, ose aider une jeune femme d'un autre niveau social... Comme il le dira durant son dîner mondain, il "prend la vie comme elle vient, faire que chaque jour compte". Forcément, il s'inscrit à contre-courant de ses riches camarades qui ont une approche matérialiste de l'existence (manipulation, mariage/copinage d'intérêts...). Autrement dit, c'est un sage bien heureux.

Dès sa rencontre avec Rose, il devient un guide capable de lire les pensées de la jeune femme. Et si vous faites attention, il est toujours en train de lui dire ce qu'elle doit faire, ou plutôt ce que son coeur lui dit de faire mais qu'elle n'ose pas faire. Il lui apprend à s'écouter.

Le Crépuscule de l'Amour ?

L'Amour interdit
Si la jeune femme essaye d'abord de se protéger en gardant ses distances avec Jack, elle va rapidement s'ouvrir et se laisser guider. Pour un tour complet du Titanic, du pont arrière (le suicide) jusqu'au pont arrière en l'air lors du naufrage (renaissance).

Un tour pendant lequel elle va apprendre à se libérer (la fête), puis se montrer littéralement à nue (séquence érotique baignant dans le rouge) pour enfin, s'unir (dans une voiture callée, véhicule porteur d'espoir ou pas ?). Et quand ils remontent sur le pont, ils s'embrassent, et paf, le Titanic touche l'iceberg (en pleine nuit Eternelle). Signe de l'ultime épreuve ?

Le Naufrage
Ce passage achève de faire du Titanic un véritable enfer, les divisions apparaissent encore plus clairement, les plus pauvres sont enfermés, les plus riches embarquent tranquillement dans des embarcations sans les remplir, certains sont prêts à payer pour survivre tandis que d'autres acceptent de mourir sans lutter.

Une fois le paquebot coulé, il n'y aura qu'une seule embarcation allant chercher des survivants. Les autres préfèrent rester à l'écart pour mieux survivre (cf, la femme qui veut aider mais qui est rappeler à l'ordre, vivre ou mourir il faut choisir). C'est le dernier reflet des restes du Titanic, des âmes égoïstes, autrement dit, des Damnés. Par la suite, on apprendra que l'un de ses damnés se suicidera lors du crach de 1929, ce qui nous laisse deviner le sort de ces âmes errantes. Aucune redemption possible, sauf la mort.

Un monde divisé : les cancres en noir, les nobles en blanc

La Séparation
Une fois dans l'eau, quand Rose flotte sur un débris, son guide lui demande de promettre de survivre. C'est la dernière fois que Jack lui demandera quelque chose, puisque finalement, sa mission est achevée. Rose sera désormais apte à se débrouiller par elle-même. D'ailleurs, la première chose qu'elle fera, ce sera de se sauver en appelant à l'aide. L'évidence même.

Plus tard, Rose dira de Jack "...qu'il m'a sauvée, dans tous les sens possibles de ce mot", autrement dit, il lui a aussi sauvé son âme. C'est pourquoi Cameron nous montrera enfin les photos de Rose sur lesquelles on voit ce qu'elle a osé accomplir durant sa vie.

En bref
Comme quoi, Titanic n'est pas une romance neuneue mais une histoire d'Amour touchant des points essentiels de l'humanité à travers une vision modernisée de la fin du Monde. Ou plutôt d'un Monde.

samedi 25 juillet 2009

I Love You, Man (2009): Beaux Gosses

Aujourd'hui j'ai vu la comédie américaine I Love You, Man (2009):

# Un type qui sur le point de se marier s'aperçoit qu'il n'a aucun pote, et donc aucun garçon d'honneur.

# Oubliez la purge Very Bad Trip. Moins superficiel et plus intéressant, I Love You, Man est une belle histoire d'amitié, avec ses côtés extrêmes mais surtout ses nombreux délires un peu primitifs bien cons. Traité sans cynisme, avec une douceur et un amour pour les personnages.

# Avec l'idée d'amitié, il est aussi question d'engagement, de confiance et de confidence dans un monde de poseurs où les tocards constipés visitent des villas américaines dans l'espoir de séduire une gentille pouff, où les sportifs obsédés par leurs apparences ne se rebellent que lorsqu'ils posent le pied dans une merde de chien...

# Forcément, la relation Peter Kraven - Sydney est excellente, l'un est renfermé et peu ouvert, l'autre est excentrique assumé... Evidemment, ils vont chacun apprendre de l'autre, pour mieux réaliser les creux de leur propre existence.

# Excellente séquence des "rendez-vous masculins", entre les homos jaloux, les mecs extremes et les soulards-jet de vomi, il y a de quoi rire.

# Par contre, le film pousse pas son sujet jusqu'au bout, le film va délaisser sur la fin le perso de Sydney pour se reconcentrer sur le couple. C'est dommage, parce que les thèmes du couple devraient faire écho à l'évolution logique du perso de Sydney - devenir adulte, l'engagement et les responsabilités. Le film laisse ces pistes de côté d'où un gout d'inachevé.

La Bob Note : Chocolat/10

jeudi 23 juillet 2009

La Magie des Titres Français

Alors que les cinémas accueillent le très sensiblement humain Une semaine sur deux (et la moitié des vacances), titre dans la lignée directe de Le Premier jour du reste de ta vie, il m'a semblé essentiel de rappeler à nos marketeux français cette époque où les titres des films français faisaient dans la clarté et la simplicité sans chercher à jouer la carte du drame famillio-humain pompeux.

Je veux bien sûr parler des films érotiques giscardiens (puis mittérandiens) ! Rendons donc hommage à l'oeuvre du cher José Bénazéraf, qui a défaut d'être visible quelque part, à de quoi nous faire rêver en cette période de médiocrité des titres.
  • Voyage au bout du vice (1986)
  • Le yacht des partouzes (1985)
  • Olynka, grande prêtresse de l'amour (1985)
  • Le cul des mille plaisirs aka La veuve lubrique (1985)
  • Gilda la ravageuse (1985)
  • Malisa, Elisa et le taureau aka La corrida charnelle (1985)
  • Confidences pornographiques de Lady Winter(1985)
  • Le port aux putes (1984)
  • Du foutre plein le cul (1984)
  • Antiquaire a la chatte trempée (1984)
  • Sexologues en chaleur (1984)
  • L'espionne s'envoie en l'air (1983)
  • Le majordome est bien monté (1983)
  • La Madonna des pipes (1983)
  • Eva la grande suceuse (1983)
  • Chattes chaudes sur queues brûlantes (1983)
  • Grimpe-moi dessus par-dessous (1978)
  • Vices cachés de Miss Aubépine (1977)
  • L'homme qui voulait violer le monde (1974)
    ....
C'est par respect envers les âmes sensibles que j'ai zappé quelques titres. Ah, heureusement que l'actualité est là pour me permettre de rameuter quelques connards googliens obsédés en quête sensations chaudes.

En tout cas, messieurs les marketeux, s'il vous plaît, pensez plus Bénazéraf que Calberac.

lundi 20 juillet 2009

Cinéphile Langue de Pute #2

Au détour d'une conversation à propos de Girlfriend Experience, un honorable défenseur du film se retrouve dans l'incapacité de répondre à certaines questions concernant l'utilisation d'un langage cinématographique. Jouant son va-tout, il finit par déclarer :
Je constate que tu tiques sur le montage du film. Rassures-moi, tu as craqué au bout de 15 minutes d'Inland Empire, et tu rejettes les tentatives de narration un tant soit peu déconstruite ou bien c'est juste parceque c'est Soderbergh, un gars sur qui on aime bien taper ?
Ceci mes amis, est un exemple de la maîtrise de la langue de bois cinéphilique.

Où à défaut d'avancer certains arguments concrets sur le film, et ainsi sortir du terrain glissant de l'interpretation théorique, notre camarade cinéphile préfère provoquer son interlocuteur à base de réflexions hors-sujets.

Car jusqu'à preuve du contraire, il n'est pas question de Inland Empire ou d'un choix de narration déconstruite, et que les potins concernant un réalisateur n'ont aucun lien avec l'état de son travail (Soderbergh mange du chocolat, j'aime pas ça, son film é nul. Bonjour le mépris...)

Mais surtout, le plus important, c'est la manière avec laquelle le cinéphile place la discussion dans le domaine sentimentalo-personnel... À la base, il était juste question de langage cinématographique; 1 plan = 1 idée; Soit une grammaire constatable objectivement, quelque chose qui ne dépend ni des préjugés, ni de l'état mental des spectateurs.

Langue de bois, car ça n'apporte rien. Pire, ça comble son manque d'argument par de la provocation puérile hors-sujet (le sujet devenant "tu"). Ce qui est de loin, la meilleure façon de parler de tout, sauf du film.

Ahhh, la beauté des débats cinéphiles !!!!

samedi 18 juillet 2009

Les Films Imitant les Séries

Les séries américaines auront gagner un gigantesque prestige au cours des ces années 2000, passant du stade de vieilleries kitch/trucs nazes à celui d'Oeuvres artistiques qu'il vous faut regarder pour intégrer certains cercles sociaux.

Ceci pour clarifier le titre, non cet article ne compte pas prouver par A + B que le cinéma est mort au profit des séries américaines, mais plutôt, mettre en avant comment certains films reprennent des idées sans pouvoir les exploiter aussi bien que dans des séries.

J'ai 2 exemples en tête :

American Gangster de Ridley Scott. La critique de l'époque a été séduite par ce "bouillant thriller" au "scénario remarquable" dévoilant le "grandiose de la mythologie urbaine". Le problème s'appelle Sur Écoute (The Wire) qui aborde cette fameuse mythologie urbaine, transformant Baltimore en nouvelle Babylone tout en s'interrogeant sur l'humanité des individus peuplant cette cité, sans se limiter aux préjugés moraux & sociaux.

Dans l'état le film Scott ressemble juste à un gigantesque brouillon de cette série.

Panique à Hollywood de Barry Levinson. Sorti directement en DVD chez nous, le film arrive lui aussi trop tard (du moins, sans trop se fouler). Entourage est passé par là, surfant sur l'envers du décors hollywoodien sur un mode marrant (et superficiel).

Le film de Levinson a beau afficher un cast de stars, c'est aussi superficiel mais moins marrant qu'Entourage.

Je suis certain qu'on pourrait trouver d'autres films imitant sans génie des concepts exploités à long terme via des séries.

jeudi 16 juillet 2009

Le mensonge du box office

A chaque sortie de gros blockbusters, les recettes explosent. Et bien sûr, les médias poubelles relaient toujours ces "records", sorte de marketing consensuel post-sortie où les chiffres sont rois. Problème, tout le monde sait qu'un chiffre ne veut rien dire, surtout quand il s'agit juste des recettes.

Par exemple, Transformers 2 a déjà accumulé près de 300M$ de recettes en 3 semaines d'exploitation aux Etats-Unis. Ça parait beaucoup, sauf que si l'on regarde le prix d'une place de cinéma aux Etats-Unis (comme ailleurs), on se rend compte qu'en à peine 10 ans, il y a eu une augmentation de plus de 50% !

C'est-à-dire que Transformers 2 a fait presque autant d'entrées qu'un American Pie et ses 235M$ de recettes. Soit aux environs de 40-50 millions d'entrées.

Super record anéfé !

mercredi 15 juillet 2009

Le face à face Pacino-De Niro

De Heat à La Loi et l'ordre, à part la qualité du film, du réalisateur, du besoin alimentaire des vedettes, il y a un détail qui n'a pas du tout changé même après 11 années :

(la 'teil ketchup occupe toujours la place centrale du plan, ah la beauté du film alimentaire)

mardi 14 juillet 2009

Watchmen Director's Cut = Fausse Solution

Encore une fois, les premiers avis américains criaient partout que le nouveau montage de Watchmen était un chef d'oeuvre qui renvoyait la version cinéma à la poubelle. Mais d'où vient donc ce soudain changement ? Car même avec plus de 20 minutes en plus, il demeure un problème comme expliqué ici par un anonyme :
Quand un réalisateur ne comprend pas qu'on ne peut pas raconter un film comme une bande dessiné que le découpage doit être pensé autrement en changeant le rythme des séquences, oui, je ne vois pas comment un director's cut pourrait changer cela. A moins de tout remonter dans tous les sens.
Ce qui répond aux débats autour d'une adaptation case-par-case. Le problème est encore plus visible quand la construction/découpage sert directement les enjeux narratifs. C'est-à-dire qu'en plus de penser visuellement l'histoire, il faut aussi la comprendre.

Alors quand le réalisateur annonce déjà la version ultimate de monku avec intégration de la bd sur les pirates devenue un dessin animé (?!?!), il y a sévèrement de quoi douter de l'intérêt du truc.

Very Bad Trip (2009): Classe sans risques

Aujourd'hui j'ai vu la comédie Very Bad Trip (The Hangover):

# Depuis plus d'un mois, les avis étaient unanimes. Même ceux qui n'avaient pas été payé 70€ par le distributeur affirmaient que c'était La comédie de l'année. Il y a du avoir erreur sur la marchandise.

# Le coup de la virée à Las Vegas et de la soirée bordélique sans souvenir, c'était un pitch sympa annoncant le croisement entre Hey mec elle est où ma caisse et Very Bad Things (merci au distributeur français). Au final, c'est surtout une comédie consensuelle calme qui ne possède ni le côté con du 1er, ni l'humour noir incorrect du 2nd.

# D'accord, il y a des chinois fous furieux et Mike Tyson mais jamais le film se confronte à la folie de Vegas. Au mieux, c'est du bon gros cliché bien putassier à base de soupes musicales et biatch en bikini.

# Et putain, ça ressort encore mieux quand on découvre le générique de fin qui dévoile toute la folie n'importe nawak qu'on aurait aimé suivre au lieu de se taper une sorte de mini-enquête frustrante. Comme quand on découvre la vidéo de la caméra de surveillance.

# Un peu l'impression que le film est totalement passé à côté de son sujet et de son potentiel pour rester dans un trip mignon, un peu marrant mais terriblement consensuel : les flics sont cons - LOL; les chinois sont fous - LOL... Rien de méchant sur la corruption, l'argent et toute la face cachée de cette ville faussement paradisiaque.

# Parce qu'après tout, ça reste une petite virée fofolle qui ne remettra pas en cause l'existence des persos (à savoir que le marié baigne dans un milieu friqué). Ça exploite un peu le capital sympathie d'une audience frustrée de son quotidien sans détourner avec humour les bases même de cette virée. C'était peut-être dangereux, mais ça restera un bon souvenir :'-)

# C'est décevant.

La Bob Note : Old School c'était mieux/10

Bart Got a Room (2009: L'indé-ricainisme

Un petit film indépendant américain qui comme souvent dans pour ce genre, n'a pas grand chose à montrer si ce n'est des persos "vrais"/"excentriques"... Et surtout une morale existentielle qui parle forcément à l'être fragile en chacun de nous :
« We can't choose our memories. The best ones just happen. »
Même si c'est maladroit, filmé sans intérêt particulier, les comédies indé-ricaines portent toujours en elles, une certaine philosophie de l'existence... clairement explicitée aux spectateurs (à défaut d'avoir été capable de les illustrer au cours du film).

Je suis peut-être trop naïf, mais l'utilisation de ces morales semble sincères, loin d'être un simple ressort clichesque comme on peut en bouffer souvent - autant chez les ricains que dans nos purges françaises. Le cliché ce serait plus ce moule "film indépendant" fier de son petit budget pour raconter sa petite histoire banale, sans oser trop pour rester "vrai".

lundi 13 juillet 2009

Le Monde (presque) perdu (2009): Erreur de parcours

Aujourd'hui j'ai vu Land of the Lost aka Le Monde (presque) perdu:

# Un scientifique met au point une machine à voyager dans l'espace/temps. Accompagné d'un guide et d'une jeune collègue, il se retrouve dans un Monde perdu, avec dinosaures, hommes singes et hommes lézards...

# Vu comme ça, le pitch annonce juste un petit film d'aventure. Sauf qu'on retrouve Will Ferrell + Danny R. McBride au casting, ce qui laissait présager une bonne dose d'humour et de dérision.

# Mais dans un univers volontairement kitch, aux effets spéciaux grossiers et à l'histoire inintéressante, le 2nd degré alourdi horriblement le film. Ce qui s'avère plutôt frustrant quand on découvre au fur et à mesure l'ampleur de ce Monde Perdu.

# Non seulement, il y avait matière à interroger l'idée d'espace/temps/dimensions parallèles, mais aussi de revenir sur les origines du monde voire même de l'Humanité (les rituels des lézards, les 3 lunes). Sans jamais perdre de vue le côté aventure divertissant.

# Le point fort du film, c'est les décors, genre le coup d'un motel pourri et de sa piscine apparaissant dans un désert de sel au milieu de nulle part, ou ces voitures 50s enfoncées de travers dans le sol... Excellent !

# OK Ferrell est marrant, il s'aperge de pisse de dino comme si c'était obligatoire pour survivre, fait un slide sur la queue d'un Tyrannosaure et bien d'autres conneries, mais à côté, il y a tellement rien que même l'humour cache-misère tombe à plat.

La Bob Note = Mais où est Ricky Bobby ?/10

dimanche 12 juillet 2009

Adventureland (2009): Super Bad

Ahh, la comédie américaine indé, son ambiance intimiste, sa galerie de personnages tous plus bizarres les uns que les autres, ses questionnements universellement locaux... Et sa propension à donner aux publics exactement ce qu'il veut.

Après l'experience Apatow, le réalisateur de SuperGrave retrouve ce degré zéro du cinéma, sauvé par quelques gags de Bill Hader et son ambiance nostalgique 80's. On peut rajouter éventuellement, le charme de Kristen Stewart qui interprète à peu près le même type de rôle que dans Twilight (l'indé se renouvelle pas beaucoup...).

Pour se rendre compte du désastre cosmique de cette comédie amère-nostalgique, voici l'une des rares idées du film (peut-être la seule) - no spoilers :

Le perso principal (gauche) apprend qu'il ne pourra pas partir avec son pote (droite) à New York suite aux problèmes financiers de ses parents.

Le perso principal est en voiture et se retourne pour dire "bye". À qui s'adresse-t-il ? Ses parents ? Où va-t-il ? À New York ?

Il s'adressait à son pote (qu'il vient de déposer à New York ?). Pwned !

C'est fou de découvrir qu'il s'agit d'une des rares fois où le réalisateur exploite le montage pour créer un effet comique. Le reste du temps, c'est plan-plan-merci-ma-galerie-de-persos-excentriques. Dommage.

samedi 11 juillet 2009

La transformation de Porco Rosso

La découverte de Ponyo m'a rappelé une question intrigante sur l'état cochon de l'ami Porco Rosso. Je suis sûr que si vous avez vu le film, vous vous êtes demandé comment ce grand aviateur est devenu un cochon.

Le film répond très discrètement à cette question lors d'un souvenir racontée par le porc lui-même. L'un des meilleurs moments du film, quand il parle de l'étrange évènement lors d'une bataille.

Ça peut rejoindre ce que j'avais déjà écrit sur Chihiro, où souvenez-vous, les parents devenaient aussi des cochons après avoir festoyer. J'avais parlé d'une représentation de l'Enfer. Et je crois qu'on apporter une nuance à la chose.

C'est encore une fois un principe qu'on retrouve dans différents contes traditionnels, quand un homme découvre ou possède ce qu'il ne doit pas connaître, il reçoit une punition qui peut aller jusqu'à la mort. C'est très large selon les histoires.

Dans le cas de ces films, les persos deviennent des porcs pour avoir goûter/vu ce qu'il ne devait pas gouter/voir. Que ce soit en rapport avec la Mort ou tout simplement une sphère Magique, ça change pas grand chose, l'homme a agit au-delà de sa "sphère".

Maintenant dans Chihiro, sauver les parents fait parti d'une quête amenant le personnage principal, Chihiro donc, à gagner en sagesse. Tandis que dans Porco Rosso, c'est le personnage principal qui est "victime" de la transformation et qui décide de supporter ce fardeau (refusant l'aide, l'amour des autres; parlant très peu de lui). Pas étonnant alors que le ton du film soit doux-amer/nostalgique, peut-être même pessimiste.

Au temps des cerises...

Miss March (2009): Mister Poop

Aujourd'hui j'ai vu Miss March (2009):

# La beauté de l'abstinence amène un lycéen à paniquer (lol) le soir du bal de promo, où il doit finalement passer à l'acte. Un biture plus tard, il tombe dans les escaliers en allant rejoindre sa belle et passe 4 ans dans le coma. A son reveil, la belle est dans Playboy.

# Comédie américaine neuneue qui fiere de sa version UNRATED en profite pour jouer à mort la carte des blagues pipi-caca (la flaque de merde devient un running-gag...) tout en profitant des habituelles frustrations des jeunes américains obnubilés par la plastique féminine.

# Au cours d'un road-trip parsemé de blagues très lourdes, on en arrive à une morale sur la beauté du couple et de la confiance vite expédiée histoire de dire qu'on a subit tout ça pour quelque chose.

# Dans un genre similaire, il y avait Fired Up! qui assurait un minimum sans sombrer dans de l'humour bien gras (le rappeur a pas de kiki LOL), sans pour autant être excellent. Au moins, ça tenait des idées intéressantes mignonnes sur le hasard et toussa.

# C'est vraiment le genre de film que tu dois voir si t'as 14 ans. Parce qu'il y a des poitrines en plastiques de Playboy, des méchants pompiers qui coursent les gentils blaireaux, parce qu'il y a des blagues débiles scato.

La Bob Note : Mister Dentonku/10

vendredi 10 juillet 2009

17 ans encore (2009) : Où est Tom Hanks ?

Aujourd'hui j'ai vu 17 ans encore (2009) :

# C'est un de ces contes américains beaux et sensibles, où l'homme adulte reprend conscience de sa naïveté passée pour mieux vivre et accepté son présent. C'est beau, c'est sensible, c'est Zac Efron.

# Là, c'est un père redevenu ado qui se retrouve au bahut de ses gamins. Forcément, ça aligne les décalages marrant entre le père et cette jeunesse qu'il ne comprend pas trop, ça lui donne l'occasion de se venger de certains trucs qu'il a lui-même connu. Malheureusement, il lui arrive rien de plus que de flirter avec la mère d'un de ses potes et de séduire sa propre fille. C'est malsain dit comme ça.

# Comme c'est un beau gosse, il a un pote geek qui était ultra coincé et martyrisé, c'est son meilleur pote. Alors merci pour toutes les blagues et références sur ce domaine histoire de titiller au mieux le geek qui est nous. Des adultes parlant l'elfique, si c'est pas séduire aussi son audience de pré-pubères adultes aigris !

# Comme à chaque fois, on doit se taper la mythologie du lycée américain, où tout semble parfait et en plastique. Un univers pas trop dangereux, très puéril et finalement, aussi, très stérile.

# Et là-dedans, que fait le père ado ? Est-ce qu'il profite de sa jeunesse pour faire des conneries, pour vibrer et vivre ? Non, il fait la leçon aux autres ados. Décalage interessant mais comme jamais remis en cause, on se retrouve avec du discours très 1er degré sur l'abstinence et la Beauté de l'Amour adolescent. C'est du Disney.

#Au final, ça prend pas beaucoup de risque en restant au niveau d'un conte neuneu terriblement consensuel sauvant la bonne morale à tous les niveaux. Trop lisse, ça brosse le spectateur dans le bon sens. Ah la nostalgie ou l'imaginaire du spectateur...

La Bob Note : High School Clerks/10

mercredi 8 juillet 2009

De Ponyo au Seigneur des Anneaux

Plutôt que de revenir sur les références évidentes de Ponyo que la plupart des journalistes ont repris sans hésitation du dossier de presse, on va voir un passage discret mais important. Celui de la traversée du tunnel.

Bien sûr les quelques Ghibli-fans penseront de suite à Chihiro qui s'introduit directement dans le monde fantastique par un étrange tunnel. Comme quoi, en plus d'être intéréssant, c'est une idée qui se retrouve. Bizarre. Mais pourquoi ?

Le passage du tunnel est une étape qui permet aux personnages d'être directement confrontés à l'obscurité, de perdre donc tous leurs repères, leurs préjugés, tout. L'idée, c'est de s'affranchir aussi bien de la peur (l'obscurité, l'inconnu) que des apparences (pour percevoir l'essentiel).

En clair, ces 2 images portent en elles la même signification sous une forme différente :

Ah oui, mais Frodon il a une lumière. Oui, il rentre juste dans une grotte habitée par un monstre tellement sympathique qu'il mange tout ce qui rentre chez lui, bonjour l'accueil ! On est bien dans le domaine de la peur... Alors que Ponyo, sans trop spoiler, on est dans les apparences. Et forcément, cette étape est impossible à feinter.

Si vous faites attention, vous remarquerez ce genre de passage dans beaucoup de films. Même parfois là où s'y attend pas, comme dans Point Break, un film de surf. Je vous laisse deviner la scène en question !

mardi 7 juillet 2009

Le Président Gabin

Surtout connu pour la scène du fameux discours devant l'Assemblée Nationale, Le Président de Verneuil s'amuse de la vie politique française républicaine. Le plus souvent à travers des dialogues excellents, et parfois, plus discrètement par des plans, à l'exemple de ça :

Hé ben maintenant y a pu qu'à nettoyer...

Un pavé dégueulassé par une bande de journalistes suivant un non-évènement, la rencontre entre 2 figures politiques amies. Mais les journalistes s'imaginent déjà les gros titres, avec les possibles sujets abordés qui se doivent d'avoir une ampleur internationale critique ! Finalement, là où la presse passe, la merde se répand. Y a pu qu'à nettoyer...

dimanche 5 juillet 2009

Un Ratage Nommé Watchmen - Les Gardiens (2009)

C'est avec la seule idée originale du film, à savoir la fin, qu'il est possible de comprendre l'étendu du ratage qu'est cette adaptation de Watchmen. Une histoire dont la portée est violemment réduite à une pseudo critique maladroite envers la télévision (MTV cé mal mé néssessair) et... c'est tout ?

Parce que Zack Snyder est un keeg cool, il a gardé le meilleur of the best de Watchmen. Condenser les différentes histoires des personnages sans jamais chercher à en comprendre le sens. Alors forcément s'il reste quelques traces des idées de la BD, le tout est présenté très lourdement aux spectateurs sans développement.

Regardons de plus près le final - SPOILERS évidemment :

Dans le film, Ozymandias amène la paix mondiale en faisant accuser Dr Manhattan. Dans le livre, Ozymandias amène la paix mondiale en utilisant l'horreur inconnue.

Par soucis de simplicité, le film se limite à un whodunit bateau. Par soucis d'intelligence, le livre explore les moindres possibilités de l'univers de Watchmen et de ses personnages.

Le Grand Méchant
Ozymandias est l'homme le plus intelligent du monde, nouvel Alexandre moderne et grand Connaisseur de l'Egypte ancienne et de sa tradition occulte. Par conséquent, un homme ayant une vision globale et mégalo de l'Univers.

C'est donc sans surprise qu'il fait appel à l'imaginaire d'Artistes pour mettre au point son plan dans la BD. Les plus attentifs auront de suite percutés l'implication d'un choix pareil, interrogeant aussi bien l'ampleur de la fiction que du rôle des Artistes au sein de la société.

Au final, Ozymandias utilise la peur de l'Humanité contre elle-même, cette Humanité qui reste muette face à ce "nouveau" danger venu d'on ne sait où (ironique, non ?).

Sur le plateau de Watchmen

Le Bouffon Bleu
Quant au Dr Manhattan, il est l'image type d'un Dieu vivant. S'il perçoit les subtilités de l'Univers (l'unité de l'espace/temps/matière), il ne comprend plus les hommes même s' il sert les intérêts des Etats-Unis. Ce qui en fait la plus grande arme au service des hommes.

Au final, même un Dieu vivant est dépassé par la situation. Et pourquoi ça ? Parce que Ozymandias le plonge dans une crise existentielle, lui rappelant ce qu'il a été par rapport à ce qu'il est.

Le Citizen Kane des super-héros
On découvre une partie de la finesse de la BD à travers ces portraits nuancés agrémenter d'une symbolique forte. Loin des clichés lisses et 1er degré du film où ces hommes masqués sont des bêtes de scène avant tout (rappelez-vous la stomb dans la rue, où quand un blaireau gras du bide devient Bruce Lee).

Le film adopte un dénouement absurde et simpliste car :
  • L'origine du danger est clairement identifiée;
  • Le plan d'Ozymandias n'est plus qu'un complot anodin;
  • Au lieu d'interpeller l'Humanité à son essence (la peur), Snyder lâche une critique lourde sur les médias (souvenez-vous, "la zapette est l'arme la plus puissante");
  • Dans le même temps, le mensonge des médias devient nécessaire (merci MTV). L'ambiguïté morale passe aux oubliettes. Contradiction ?

J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute.

La France Occupée Sans-Nazis de Tarantino

Depuis quelques jours on a pu voir fleurir sur les murs des villes les affiches présentant le prochain film de Quentin Tarantino; Inglourious Basterds. Si le distributeur n'a pas osé traduire le titre du film (Death Proof était devenu Boulevard de la mort chez TF1, traduction rendue possible pour le contenu bis ?), il a aussi préférer opter pour une légère modification du "logo" officiel du film.

Mais où est donc la svastika censée être dans le cercle dominé par l'aigle royal ?

Doublement étrange pour un film se déroulant en France (da basterds) Occupée par les Nazis (ces mystiques meurtriers).

Triplement étrange même, puisqu'il est question d'une fiction dont une partie concerne un commando chargé de scalper du nazis. C'est-à-dire de démolir le Grand Satan.

Le problème serait-il qu'une fiction conçue volontairement comme une fiction (pas de "oui, on a passé 10 ans à retracer les détails historiques par soucis de réalisme"), OSE exploiter un contexte historique sensible, douloureux et tabou en France pour raconter une fiction sur la puissance du cinéma ? Le mot important est ici, fiction.

Il n'y aurait sans doute pas de polémique comme pour les clopes de Tati ou de Toutou parce qu'il s'agit après tout d'un symbole horrible qui heurte certaines sensibilités. Le côté légitime quoi.

C'est vrai que Quentin Tarantino ressemble un peu à Goebbels. Un salaud de propagandiste à la solde de l'Empire du Hamburger-Entertainment. On m'y reprendra plus ! Merci Universal !

jeudi 2 juillet 2009

Mon Méa Culpa

Dans l'article précédent, je me demandais quel était l'apport d'internet dans la cinéphilie d'aujourd'hui. La découverte de nouveaux réalisateurs ? Le décryptage d'oeuvres jusqu'alors inconnues ?

Non, le meilleur atout du cinéphile français d'aujourd'hui, c'est le bashage. Pas encore une mode mais déjà acclamée; nous sommes nombreux à mettre en avant les conneries publiées par d'honorables critiques professionnels, à se foutre ouvertement de la gueule de ces jugements débiles sur des films qui deviendront des incontournables.

Il y a dans cette approche l'amour de la vengeance envers des textes et personnes appartenant à ce truc qu'on appelle le bon goût. L'amerture du fan oppressé se révèle pour démonter 1 par 1 les idées préconçues. J'adore ça, c'est super marrant de montrer à quel point des mecs sont payés pour écrire de la merde.

Mais voilà, ce chipotage de mémères amène concrètement sur quoi ? On rigole sur le terme film de karaté sans en savoir plus sur ces fameux films, et ceux qu'on devrait découvrir. Les critiques de l'époque rigolaient devant ça, OK, quelle importance en 2009 quand 60% du catalogue de la Shaw Brothers existe en DVD ?

Quelle influence majeure ont ces critiques momifiées ou récentes sur la découverte des films ? Je veux dire, à l'heure d'Internet, où les spectateurs préfèrent googler pour obtenir des avis que d'ouvrir un mag. La critique pro dit de la merde, et alors ?

Une fois passée l'humiliation, il reste quoi ? Un film à décrypter. Un film.

Honte à nous ?

P.S.: Promis, quelque chose de moins sérieux dans les jours à venir !
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