C'est-à-dire que ces spectateurs ont vécu la tension des situations sans jamais remarquer ce que racontait le film. C'est intéréssant parce que ça traduit bien les limites d'une cinéphilie qui pense les films avant de les vivre. Forcément dans le cadre d'un film qui exploite les sens des spectateurs et non sa capacité à intellectualiser, ça passe pas.
Faut dire que le titre français enlève une information importante. Suffit de retrouver les notes de production/presse pour comprendre à quoi fait référence The Hurt Locker:
Les soldats d'une unité de déminage en Irak disaient que les explosions les transportaient dans "des casiers de la douleur et de la peine".
Autrement dit, le film passe 90% de son temps à nous plonger dans ces fameux "casiers de la douleur", à nous faire ressentir ces experiences. Le mot important est experience. Avec tout que ça veut dire, tant sur le rapport ambigü des démineurs aux situations dangereuses (par extension, ça parle de l'humanité), que des spectateurs face à la peloche.Mais bien sûr, le cinéphile préfère ignorer son ressenti parce qu'il ne voit pas un "discours", tellement prisonnier de ses propres reflexes intellectuels qu'il interroge tout sauf sa propre addiction aux situations tendues du film. Tank u, come again!
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