Alice au pays des merveilles est connu pour démontrer à quel point à partir d'une proposition totalement absurde, le lecteur parvient à admettre l'univers fantastique. Quelque soit la justification, des valets-cartes, un lièvre pressé... L'absurdité est complète, on est dans le faux à tous les niveaux. Ça marche.
Mais devant un District 9, le spectateur n'admet qu'à moitié la proposition de départ. Il faut dire que le film joue sur l'ambiguïté réalité-documentaire/fiction. L'univers fictif n'est pas totalement fantastique aux yeux du spectateur pour qui les règles de la réalité peuvent s'appliquer. Alors même que les aliens n'existent pas. C'est absurde.
Dans la recherche d'une logique quelconque, qu'en est-il de l'experience ? Du cheminement des personnages dans cet univers grotesque faux ? De l'émotion ? Du coeur même de l'histoire ?
Alan Moore disait dans un entretien :
Avec la fiction, l'art, l'écriture, il est essentiel que même si vous êtes dans le domaine d'une fantaisie outrancière, une résonance émotionnelle demeure.En cherchant une réponse légitime à l'origine d'un carburant extra-terrestre fictif, et autres détails tout aussi fictifs-faux-impossibles-inexistants-incroyables, le spectateur reste tellement prisonnier par sa quête de sens qu'il se coupe de la seule chose véritablement vrai-réaliste-possible-croyable, l'émotion. C'est absurde.
Il est essentiel qu'une histoire sonne juste au niveau humain, même si elle n'a jamais eu lieu.
En même temps, le panneau nous avait prévenus : les "non-humains" sont bannis.
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