dimanche 5 juillet 2009

Un Ratage Nommé Watchmen - Les Gardiens (2009)

C'est avec la seule idée originale du film, à savoir la fin, qu'il est possible de comprendre l'étendu du ratage qu'est cette adaptation de Watchmen. Une histoire dont la portée est violemment réduite à une pseudo critique maladroite envers la télévision (MTV cé mal mé néssessair) et... c'est tout ?

Parce que Zack Snyder est un keeg cool, il a gardé le meilleur of the best de Watchmen. Condenser les différentes histoires des personnages sans jamais chercher à en comprendre le sens. Alors forcément s'il reste quelques traces des idées de la BD, le tout est présenté très lourdement aux spectateurs sans développement.

Regardons de plus près le final - SPOILERS évidemment :

Dans le film, Ozymandias amène la paix mondiale en faisant accuser Dr Manhattan. Dans le livre, Ozymandias amène la paix mondiale en utilisant l'horreur inconnue.

Par soucis de simplicité, le film se limite à un whodunit bateau. Par soucis d'intelligence, le livre explore les moindres possibilités de l'univers de Watchmen et de ses personnages.

Le Grand Méchant
Ozymandias est l'homme le plus intelligent du monde, nouvel Alexandre moderne et grand Connaisseur de l'Egypte ancienne et de sa tradition occulte. Par conséquent, un homme ayant une vision globale et mégalo de l'Univers.

C'est donc sans surprise qu'il fait appel à l'imaginaire d'Artistes pour mettre au point son plan dans la BD. Les plus attentifs auront de suite percutés l'implication d'un choix pareil, interrogeant aussi bien l'ampleur de la fiction que du rôle des Artistes au sein de la société.

Au final, Ozymandias utilise la peur de l'Humanité contre elle-même, cette Humanité qui reste muette face à ce "nouveau" danger venu d'on ne sait où (ironique, non ?).

Sur le plateau de Watchmen

Le Bouffon Bleu
Quant au Dr Manhattan, il est l'image type d'un Dieu vivant. S'il perçoit les subtilités de l'Univers (l'unité de l'espace/temps/matière), il ne comprend plus les hommes même s' il sert les intérêts des Etats-Unis. Ce qui en fait la plus grande arme au service des hommes.

Au final, même un Dieu vivant est dépassé par la situation. Et pourquoi ça ? Parce que Ozymandias le plonge dans une crise existentielle, lui rappelant ce qu'il a été par rapport à ce qu'il est.

Le Citizen Kane des super-héros
On découvre une partie de la finesse de la BD à travers ces portraits nuancés agrémenter d'une symbolique forte. Loin des clichés lisses et 1er degré du film où ces hommes masqués sont des bêtes de scène avant tout (rappelez-vous la stomb dans la rue, où quand un blaireau gras du bide devient Bruce Lee).

Le film adopte un dénouement absurde et simpliste car :
  • L'origine du danger est clairement identifiée;
  • Le plan d'Ozymandias n'est plus qu'un complot anodin;
  • Au lieu d'interpeller l'Humanité à son essence (la peur), Snyder lâche une critique lourde sur les médias (souvenez-vous, "la zapette est l'arme la plus puissante");
  • Dans le même temps, le mensonge des médias devient nécessaire (merci MTV). L'ambiguïté morale passe aux oubliettes. Contradiction ?

J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute.

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