samedi 30 mai 2009

Trilogie Matrix (1999-2003) : L'Enfer est à lui

Alors que le 1er volet avait suscité un culte, les suites sont souvent considérées comme de la grosse diarrhée sur pellicule. À la sortie de Matrix Reloaded, j'avais été plutôt énervé et j'avais donc préféré attendre la copie pirate de Revolutions qui sortirait 6 mois plus tard. Quelques années plus tard, mon jugement a totalement changé.

Non seulement les suites ne sont pas d'horribles merdes, mais elles accompagnent et transcendent de loin le matériel de base posé par le 1er volet. En effet, alors que le public esperait voir l'épisode 2 developper le rapport monde réel/fictif, les réalisateurs ont préférè explosé ce rapport. Les 2 mondes deviennent 2 facettes d'une même illusion-simulation virtuelle.

Ce qui engendra une autre déception chez certains, Matrix n'étant qu'une simulation par ordinateur où les personnages incarnent simplement des virus, programmes... Tout ça pour ça diront des spectateurs, oubliant à quel point les textes fondateurs de notre civilisation sont construits sur ce modèle de métaphores/symbolismes.

Revenons sur le parcours de Neo. À la fin du 1er volet, il maîtrise pleinement le monde dit fictif, il est capable de voir ce monde à son essence même (le code) et de s'affranchir de toutes les barrières imaginables (lois physiques). Le second volet apporte une nuance magistrale. C'est la scène de l'Architecte, par Amour, Neo fait le choix d'amener ces mondes non pas à leurs "rechargements" mais à leurs "révolutions". D'où les titres.

Révolution ? C'est-à-dire ? Jusque là Neo maîtrisait le monde "fictif", mais dès le 3ème volet, il va progressivement maîtriser la "réalité". Certaines situations viennent d'ailleurs casser la stricte séparation que l'on pouvait avoir entre ces 2 mondes. Les "pouvoirs magiques" de Neo apparaissent aussi dans cette "réalité" (stopper les machines), mais surtout, c'est son propre cheminement qui fait directement référence à la fin du 1er volet : voir le monde à son essence.

Il maîtrise les 2 mondes et va les unifier. Par cette ultime épreuve, Neo devient Autre chose (la Lumière ?), et amène les mondes à leur Renouveau (Révolution quoi). On peut même aller plus loin, car peut-être que par son action, Neo devient le Monde même ? C'est une vision cosmique assez poussée susceptible de symboliser la quête ancéstrale des Philosophes.

Bref, si Matrix est souvent associé à de la branlette philosophique (?), on a tendance à oublier à quel point le film construit avec brio un monde déstabilisant nos propres sens & principes.

1 commentaire:

  1. Je ne dirais pas du mal des suites étant donné que je n'ai rien compris au 2 et pas vu le 3, mais je dois avouer que autant le premier du nom m'avait bouleversé (bon c'est un grand mot mais quand même), autant je trouve l'existence même de suites un peu absurdes.

    Matrix avait l'effet de surprise, ce petit plus qui fait qu'on se dit "whoua... c'est un nouveau genre de film ? c'est cool en tout cas". En plus de ça il s'agissait d'un film d'action génial qui voguait sur un fond de phisolophico-science-fiction. Et le grand-final-de-la-mort-qui-tue était juste excellent avec cette musique de Rage Against The Machine, et le fameux ERROR SYSTEM.

    En voyant le 2 j'ai vraiment eu l'impression qu'on était en train de dire "mais non je lolais c'était pas fini en fait on va encore trop développer notre truc révolutionnaire avec des trop bonnes scènes d'action en plus". Bah ouais sauf que non...

    Mais peu importe, je retiens tout de même que Matrix premier du nom est juste énorme.

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