vendredi 29 mai 2009

Le Labyrinthe de Pan (2006) : Alice au pays...

Lors de sa sortie le Labyrinthe de Pan avait été majoritairement perçu comme le récit d'une enfant qui refusant l'horrible réalité franquiste, va se réfugier dans le monde imaginaire des contes. La critique d'un régime politique et de son contexte semblait être le principal point d'importance de ce film. Pourtant...

En allant voir derrière le miroir, il se trouve une autre "lecture" possible du récit, que je trouve clairement plus intéressante. Pourquoi ? Déjà parce qu'on va l'ignorer tout naturellement, un refus qui en dit beaucoup sur notre mentalité d'êtres cyniques nourris à l'actualité des JT misérabilistes.

Serait-il possible que le monde imaginaire existe bel et bien ? Qu'il ne soit pas une échappatoire à la réalité, mais qu'il fasse partie intégrante de cette réalité. Impossible, les contes c'est pour les enfants, et la petite fille se trouve dans un environnement pas agréable. La logique est toute trouvée, l'imaginaire n'existerait pas.

Heureusement on nous aura prévenu qu'avant d'être une simple petite fille perdue, il s'agit d'une princesse. Les fanas de contes auront compris qu'une princesse désigne celle qui porte l'or, c'est-à-dire une elue en devenir. Et on commencera aussi à se rappeler de l'histoire de cette fameuse rose qui demande tant de sacrifices et dont les bienfaits sont légendaires.

Le fameux Pan du labyrinthe (dont le but est de trouver le centre, le coeur peut-on dire) n'est peut-être pas si démoniaque qu'on le pense, lui qui dans les traditions ancéstrales incarnait la Connaissance. Il fait office de Guide. Et croyez-le ou non, il est aussi les 3 monstres que l'on verra au cours de l'aventure.

Par ces 3 monstres, ces 3 pas-sages, il met à l'épreuve notre princesse. Pas pour le plaisir de la tester, mais pour permettre qu'à la bonne heure, elle fasse le bon choix. De cette manière, elle aura terminé son apprenti-sage, et redeviendra bien une Princesse.

Le bon choix ? Attention SPOILERS; c'est de préfèrer se sacrifier plutôt que de tuer un nouveau né innocent. Si cet acte peut paraître nian-nian pour certains, il dévoile à quel point l'apprenti doit pouvoir sacrifier tout ce qu'il est, tout ce qu'il, tout ce qu'il pense, pour pouvoir accomplir son initiation.

Cela n'enlève en aucun cas l'état du monde dans lequel navigue la petite fille. N'oublions pas que pour sa deuxième épreuve, il lui est demandé de revenir des Enfers sans succomber aux désirs, ni au monstre (sachant qu'il est inspiré de Saturne, on pourrait même aller plus loins).

En clair, Del Toro réalise ni plus ni moins qu'un conte moderne à la portée universelle. Juste ça.

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