Attention mesdames & messieurs, cet article contient d'évidents spoilers.
J'adore la simplicité et l'efficacité des productions Pixar, niveau narration, il y a toujours un jeu s'établissant entre le film et les spectateurs. Exemple:
Au début du film, on découvre le fameux livre des Aventures d'Ellie.
Dont la partie "Trucs à faire" est totalement vierge, elle compte la remplir en accomplissant son aventure vers les Chutes du Paradis. Bref, on reste du cette image d'une partie laissée vierge, abandonnée/inaccomplie. Ce qui amènera entre autre Carl à se lancer dans l'aventure après la mort de sa femme. Réaliser leur rêve d'enfant.
Un peu plus tard, lorsque Carl aura finalement accompli ce rêve, il traversera un instant d'insatisfaction. Seul dans sa maison, il réouvrira le livre avec un regard blasé. Et miracle :
On découvre en même temps que lui qu'Ellie a déjà rempli cette partie avec des photos de sa propre aventure. Celle de sa vie avec Carl. Mieux qu'un rêve d'enfant, elle a accompli sa vie. Soudainement, Carl est donc libéré d'une "obligation" et peut enfin mener sa propre aventure (cf. aider ses nouveaux amis).
Maintenant, voyons deux plans qui se répondent :
Le portrait d'Ellie (incarnation de la maison) écrase/étouffe littéralement notre Carl. L'échelle des rapports entre 1er et 2nd plan est clair, sans oublier la fênetre, véritable porte vers le passé.
Retournement de situation, presque complet, Carl étant toujours de dos, attristé de voir sa maison disparaitre au loin. Le lien est définitivement coupé.
Dans la même continuité, 2 autres plans qui se répondent indirectement :
Faut se concentrer sur la photo, Carl et sa femme, équilibre parfait. Tout au long du film, on verra Carl vivre en total déséquilibre, seul dans son vie, seul dans son salon... avec toujours un vide à ses côtés. Mais heureusement :
Après avoir vu sa maison disparaître, Carl dira "C'est qu'une maison" tournant ainsi définitivement la page et retrouvant donc son équilibre auprès de son jeune copain scout.
Maintenant un détail amusant :
Les différentes couleurs des ballons portant la maison renvoient à celles de l'oiseau étrange. Et l'un des enjeux de l'histoire, c'est de pouvoir amener la maison aux chutes avant que l'hélium sorte des ballons... enjeu qui se fait bousculer par la nécessité de ramener l'oiseau chez lui, près de ses petits. D'un côté, on a quelque chose de temporaire, de mort, de l'autre, on fait face à la vie, à une mère pensant à ses petits.
Dernière comparaison entre 2 plans :
Lors d'une tempête, Carl se dépèche de sauver le moindre objet de sa maison risquant d'être détruit. Il veut absolument protéger son passé quitte à oublier quelque chose de plus important : se sortir de la tempête. Tâche laissée entre les mains du petit scout. Évidemment, c'était une épreuve et Carl l'a complètement échouée.
C'est bien sûr un peu plus tard qu'il parviendra enfin à passer l'épreuve, lorsqu'il comprend qu'il lui faut aider ses amis - ceux qui partagent son aventure. La maison devient un simple outil de transport qu'il faut alléger pour repartir de plus belle (tout comme sa conscience finalement). C'est ainsi que Carl se décide à virer tous les objets de sa maison.
Dernier point, la critique de Télérama (écrite par Pierre Murat) représente ça :
Charles Muntz, explorateur oublié en quête de gloire, propriétaire d'un musée de squelettes.
vendredi 23 octobre 2009
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