samedi 31 octobre 2009

Ne Te Retourne Pas (2009): POUNAID

Ne Te Retourne Pas, c'est une réalisation soignée pour un script horriblement chiant. Comme je le disais sur facebook, pendant la 1ère heure, on regarde Sophie Marceau pleurer et tourner en rond dans son appartement et dans les rues de paris. Ah, et son visage se transforme un peu. Première heure.

Mais côté réalisation, j'ai noté des bonnes idées, genre jouer (à mort) sur les reflets/miroirs pour introduire/surligner l'idée de double. Et forcément, les 2 parties se répondent indirectement par des plans opposés (les plans sur les lits par ex).

Sinon, y a ce plan sympa qui combine un peu toutes les idées + le déchirement de personnalité.

Mais punaise, à part des effets spéciaux et cette mise en image uber soignée, il se passe horriblement rien du tout pendant les 1h40 de film. C'est de la réalisation porteuse de symbolique, douée d'un propos métaphysiquement métaphysique (cé lourd mes amis)

jeudi 29 octobre 2009

The Tournament (2009): Course à la morgue

Aujourd'hui j'ai vu The Tournament (2009) :

# Tous les 7 ans, un tournoi rassemble les plus grands tueurs au monde au coeur d'une zone urbaine habituée (ou non). Au bout de 24h, il ne doit en rester qu'un.

# Et côté casting on se retrouve avec Ving Rhames, Robert Carlyle, Kelly Hu...

# Evidemment, c'est un mélange entre Course à la Mort/Running Man et les 150 films de tournoi à la con. L'histoire est grillée au bout de 15min, rien de nouveau à voir.

# Mais, le film propose son lot de scènes d'action et de tueries entre tueurs. Entre un yamakasi français qui saute de partout (ahhh), un ruskov complètement dérangé, un cow-boy franc tireur, un prêtre embarqué malgré lui dans ce merdier.... Y a de quoi satisfaire un spectacle bateau.

# Les véritables grandes surprises du film, c'est les explosions. Non, pas les voitures ou ce genre de truc, mais quand les candidats explosent littéralement comme des sacs de viande.

# Dommage que l'histoire soit bourrée de clichés, genre le tueur incarné par Rhames qui met tout le film pour découvrir ce qu'on a capté dès les 10 premières minutes. Ou encore, la chinoise et ses problèmes de conscience...

# Ça reste un actionner bourrin torché à l'arrache. Pas aussi marrant que le pitch l'annonçait.

La Bob Critique : HEADSHOT MOTHERFUCKER/10

Le Winner de l'année est...

C'est en découvrant cette somptueuse interview que Yann Moix, l'humble, honnête, généreux réalisateur de CINEMA s'est imposé immédiatement comme le grand winner 2009 :
Toujours prompt à citer Coppola, Leone ou Kubrick, ce cinéphage à la mémoire phénoménale ne s’encombre pas de fausse modestie et dégaine « l’école Dino Risi » quand il s’agit d’expliquer le doublage franchement pénible de « Cinéman ». Ou pourquoi les lèvres de Pierre Richard ne collent jamais à ce qu’il dit. « C’est moi le dictateur ! Quand je trouve des dialogues deux fois meilleurs en salle de montage, je m’octroie la liberté de remplacer les précédents. »
Mais le meilleur reste à venir, en provenance du mag promo UGC (à sauvegarder):
Quel est le chef d'oeuvre officiel qui vous gonfle ?

There Will be Blood. Il n'y a aucun point de vue, Daniel Day-Lewis cabotine sans arrêt, il n'y a pas un gramme de sincérité, ça vise le grand cinéma à chaque plan, sauf qu'à l'arrivée c'est un tout petit truc.

Quel film montreriez-vous en boucle à votre pire ennemi ?

La Graine et le mulet. Quatre heures sur un mec qui prépare un couscous.
(ahah)

Pendant ce temps-là, Cinéman se fait fumer, on lui reproche :
- un doublage catastrophique (post-resynchro), Lucy Gordon morte en début d'année se retrouve avec une nouvelle voix (vive la cinécrophilie), des blagues ont été rajouté quand les acteurs sont de dos (!!)
- des problèmes de raccords à la pelle (décors/lumière)
- un montage désastreux (le film traîne depuis plus d'1 an)
...

Tout de suite, ça donne envie d'y aller. Bon histoire de se rassurer, Bernard Henri Levi a écrit un texte élogieux sur le film. Ouf, on est sauvés ?

(Merci Yann)

Vertige (2009): Dans les montages croattes

Aujourd'hui j'ai vu Vertige (2009):

# Petit film français sur une équipe de jeunes potos partant faire de l'escalade en Croatie.

# Ça pourrait ressembler à Cliffhanger, mais ça lorgne surtout sur Delivrance. On se retrouve donc avec un film ayant le cul entre 2 chaises. La vraie souffrance, elle est pour nous hein.

# L'idée de jouer sur la peur, sensations extrêmes, c'est bien. Et tellement rare dans une prod française. Mais c'est amené avec l'élégance d'une sitcom AB1 qui tue l'éventuel attachement aux persos.

# Au coeur de l'histoire, y a une question de jalousie neuneue entre 2 mecs. Wouaw bonne idée, sérieusement. Ça peut déboucher sur des bonnes tentions renforcées par un contexte difficile. Mais non, au lieu de la mettre en images, on doit se farcir des dialogues de merde qui extériorisent tout ça sans subtilité.

# Au lieu de faire vivre les malaises, on les écoute.

# Heureusement, juste avant que la 1ère partie vire insupportable, ça tourne au survival. Faut savoir qu'à ce moment-là, l'intrigue est censée atteindre un point de tension énaurme. Et ce changement de ton donne l'impression d'un truc brodé à l'arrache.

# Entre Humains et ça, on découvre qu'il y a forcément un mec louche vivant dans chaque montagne du monde. C'est pas comme si la Montagne c'était pas déjà un adversaire suffisament impressionant. Il faut absolument un ouf enculeur de brebies.

# Les passages extremes étaient plats, les scènes d'action aussi. C'est filmée en mode "je bouge le plus possible ma caméra et je dis à mes acteurs de crier très, très, très fort".

# Je passe sur le final horrible, le trauma bidon d'un perso, son t-shirt faussment sexy...

La Bob Note : Ils ont oublié Prédator/10

mardi 27 octobre 2009

Viendez voir mes fesses !

Histoire de vous annoncer la création d'une page Bob Critique sur FB...



Rejoindez-nous !

lundi 26 octobre 2009

The Goods: Live Hard, Sell Hard (2009)

Aujoud'hui j'ai vu la comédie américaine The Goods: Live Hard, Sell Hard (2009):

# Un concessionnaire auto traverse une mauvaise passe, il décide de faire appel à Don Ready et à son équipe de vendeurs exceptionnels.

# C'est en fait l'histoire de Jeremy Piven d'Entourage qui se retrouve en plein milieu de l'univers de Will Ferrell (qui fait lui-même 3 apparitions, littéralement). Et comme dans son show TV, c'est une belle grande gueule pleine d'assurance. Avec une dose d'absurdité en plus.

# Forcément, c'est le genre de mec qui déclenche une fiesta NSFW dans un avion de ligne classique après avoir lâché un beau discours sur la liberté américaine. L'image type du vendeur qui arrive toujours à ses fins.

# Le film contient pas mal de petites touches bien connes : le concessionnaire gay refoulé, le DJ psychopathe, le vétéran vénère, la nympho rêvant de sauter un homme dont l'âge mental est 10 ans, le connard arrogant appartenant à un Men's band (!)...

# Piven est sympa, mais il a pas la classe et le génie de Ferrell. Surtout quand il s'agit de cabotiner comme un gros porc. Il lui manque ce côté pathétique-humain-absurde.

# Il y a toujours quelques bons gags (la vente qui se fait autour d'un fantasme, les lapdanse hardcore...) histoire d'interesser les fans de comédie (y a bien des mecs pour trouver Hot Rod excellent).

# Mais ça manque d'humanité (Piven joue comme un bloc quoi) et de dérision sur le monde de la vente (l'idée de l'émeute virant à la promo tv gratos est excellente)... surtout que le film se déroule dans un trou du cul d'amérique en plein fête nationale. Y avait matière à plus rigoler.

# Jordana Spiro ♥

La Bob Note : Sell cars, motherfucker/10

dimanche 25 octobre 2009

(Watch List 2010) #1 Agora

Le nouveau film d'Alejandro Amenabar sortira en France le 6 Janvier 2010 alors qu'il avait été boudé au festival de Cannes... Mais son succès au BO espagnol a changé les esprits.

Plus qu'une bande annonce, des retours positifs ou des images, c'est cet extrait d'un entretien avec Amenabar qui m'a vendu le film. Jugez par vous-mêmes :
Tout découle de l’astronomie. Cela fait des années que je m’y intéresse. J’avais envie de faire quelque chose sur le mystère du cosmos mais il m’était impossible de raconter toute l’histoire de l’astronomie. Au cours de mes recherches, j’ai découvert l’existence de cette femme, Hypatie d’Alexandrie, un personnage fascinant, une parfaite héroïne pour le film que je voulais faire qui, du coup, allait devoir se dérouler au IVe siècle après Jésus-Christ et être donc un film historique… Une sorte de "péplum cosmologique" ! (source)
Très belle ambition pour l'an 2010.

Moon (2009): Malédiction lunaire

"L'évènement science fiction de 2009", "le retour à la true-hardcore sci-fi", "le 2001 de 2009"... Bah non.

Moon
, c'est l'histoire d'un type envoyé sur la Lune pour s'occuper d'une station fournissant une énérgie propre et révolutionnaire à la Terre. Son contrat de 3ans arrive à échéance.

Mais à côté d'une histoire délivrant trop rapidement ses zones d'ombre, cassant son ambiguité et ses pistes de réflexion pour toujours conserver le spectateur sous la main, Moon c'est aussi et surtout une simple relecture de Prométhée.

Qui pour avoir apporté le feu aux hommes, s'est fait enchaîné au sommet d'une montagne pour qu'un aigle vienne chaque jour lui dévorer son foie. À vous de faire le parallèle avec les éléments du film.

De Moon à Prométhée, et on en arrive forcément au Sky Crawlers de Mamoru Oshii. Qui à l'inverse du film de Duncan Jones, laisse les spectateurs se construire leurs propres idées (mais rassurez-vous, c'est une sympathique déception).

vendredi 23 octobre 2009

Fame (2009) et les joies du marketing

Là-Haut un peu plus loin

Attention mesdames & messieurs, cet article contient d'évidents spoilers.

J'adore la simplicité et l'efficacité des productions Pixar, niveau narration, il y a toujours un jeu s'établissant entre le film et les spectateurs. Exemple:

Au début du film, on découvre le fameux livre des Aventures d'Ellie.

Dont la partie "Trucs à faire" est totalement vierge, elle compte la remplir en accomplissant son aventure vers les Chutes du Paradis. Bref, on reste du cette image d'une partie laissée vierge, abandonnée/inaccomplie. Ce qui amènera entre autre Carl à se lancer dans l'aventure après la mort de sa femme. Réaliser leur rêve d'enfant.

Un peu plus tard, lorsque Carl aura finalement accompli ce rêve, il traversera un instant d'insatisfaction. Seul dans sa maison, il réouvrira le livre avec un regard blasé. Et miracle :

On découvre en même temps que lui qu'Ellie a déjà rempli cette partie avec des photos de sa propre aventure. Celle de sa vie avec Carl. Mieux qu'un rêve d'enfant, elle a accompli sa vie. Soudainement, Carl est donc libéré d'une "obligation" et peut enfin mener sa propre aventure (cf. aider ses nouveaux amis).

Maintenant, voyons deux plans qui se répondent :

Le portrait d'Ellie (incarnation de la maison) écrase/étouffe littéralement notre Carl. L'échelle des rapports entre 1er et 2nd plan est clair, sans oublier la fênetre, véritable porte vers le passé.

Retournement de situation, presque complet, Carl étant toujours de dos, attristé de voir sa maison disparaitre au loin. Le lien est définitivement coupé.

Dans la même continuité, 2 autres plans qui se répondent indirectement :

Faut se concentrer sur la photo, Carl et sa femme, équilibre parfait. Tout au long du film, on verra Carl vivre en total déséquilibre, seul dans son vie, seul dans son salon... avec toujours un vide à ses côtés. Mais heureusement :

Après avoir vu sa maison disparaître, Carl dira "C'est qu'une maison" tournant ainsi définitivement la page et retrouvant donc son équilibre auprès de son jeune copain scout.

Maintenant un détail amusant :

Les différentes couleurs des ballons portant la maison renvoient à celles de l'oiseau étrange. Et l'un des enjeux de l'histoire, c'est de pouvoir amener la maison aux chutes avant que l'hélium sorte des ballons... enjeu qui se fait bousculer par la nécessité de ramener l'oiseau chez lui, près de ses petits. D'un côté, on a quelque chose de temporaire, de mort, de l'autre, on fait face à la vie, à une mère pensant à ses petits.

Dernière comparaison entre 2 plans :

Lors d'une tempête, Carl se dépèche de sauver le moindre objet de sa maison risquant d'être détruit. Il veut absolument protéger son passé quitte à oublier quelque chose de plus important : se sortir de la tempête. Tâche laissée entre les mains du petit scout. Évidemment, c'était une épreuve et Carl l'a complètement échouée.

C'est bien sûr un peu plus tard qu'il parviendra enfin à passer l'épreuve, lorsqu'il comprend qu'il lui faut aider ses amis - ceux qui partagent son aventure. La maison devient un simple outil de transport qu'il faut alléger pour repartir de plus belle (tout comme sa conscience finalement). C'est ainsi que Carl se décide à virer tous les objets de sa maison.

Dernier point, la critique de Télérama (écrite par Pierre Murat) représente ça :

Charles Muntz, explorateur oublié en quête de gloire, propriétaire d'un musée de squelettes.

Là-Haut en 1 Plan

Le papy traînant sa maison, son passé, ses émotions... vers son vieux rêve d'enfance.

Ce seul plan résume tellement bien l'ampleur même de Là-Haut (2009), l'idée de lâcher prise et de prendre l'aventure/la vie comme elle vient, sans regret. À moins de vouloir finir comme le très Hadessien aventurier perdu en quête de reconnaissance depuis des décennies.

(et si le titre du film n'est passez clair; Là-Haut/UP = Làchez-vous)

jeudi 22 octobre 2009

C'est quoi un Geek ?

Un mec parlant des comédies américaines (Funny People, Cloque Mode d'Emploi...) disait :
C'est une porte d'entrée créant un rapport au monde, aux autres, donc à soi. La déflagration intime que constitue la transformation du pur individu en être social.
Oui, je sais, c'est trèèèès pompeux mais l'idée est là (et encore j'ai remanié la phrase).

Il suffit d'y ajouter un zeste de culture populaire (pour l'environnement) et un peu de Sagesse (pour l'esprit), et on obtient une définition du Geek qui commence à tenir la route. Loin des préjugés sur l'informatique, les boutonneux, les no-life et autres fantaisies...

Les Américains ont de la merde dans les yeux ?

Je suis tombé sur ce message posté sur un forum français :
C'est grave comme ils s'enflamment pour le moindre blockbuster français au look un peu soigné...que certains avertis ricains vouent un culte à des films comme Le Pacte des Loups ou Nid de guêpes, je comprends mais j'hallucine constamment de voir des mecs à donf de Vidocq par exemple.
Hé non, aujourd'hui pas de séance de bashage. Parce que j'étais fait à peu près la même réflexion devant les réactions toujours assez enthousiastes d'un public américain. Que ce soit des ba ou les films en eux-mêmes, la réponse reste majoritairement positive.

Forcément quand on parle de films comme Banlieue 13 Ultimatum ou Lucky Luke, du point de vue français y a presque personne pour s'affoler.

Mais plutôt que d'insulter ce public américain, de le considérer comme inculte (vive la condescendance française), j'en suis venu à me dire qu'ils ont surtout une autre approche du spectacle, de l'entertainment. Plus portés par l'experience offerte par le film & par l'émotion.

Finalement c'est des sensations oubliées par chez nous où vivre un spectacle, c'est mâl.

Les Français ont de la merde plein les sens. C'est triste.

mercredi 21 octobre 2009

Parce qu'il faut bien rigoler de notre connerie...

... Les Recherches Google à la Con

Dans certains cas, les suggestions de Google sont à la fois énormes et tristes. Ex:


J'en ai trouvé plein d'autres trèèès louches.

mardi 20 octobre 2009

Bug Pavlovien chez Orange

Je viens de découvrir une publicité d'Orange, intitulée "les mots à double sens" :



Cette pub retourne à quelque chose de très simple; 1 idée, 1 mot, une émotion, le tout répété 2 fois de façon négatif puis positif. Sachant que les mots sont en rapport direct avec l'expérience de la vie. Ce qui en dit long sur ce que la pub essaye de vendre & révéler chez le spectateur. Ça touche autant la fibre du désir que du besoin.

Mais voilà, niveau perversion, l'approche de la pub possède ce côté mécanique pavlovien gerbant (littéralement hein) où l'individu redevient un enfant dépendant d'une illusion. Orange s'impose comme une sorte de source de vie à base de forfaits et de contrats, où la beauté de l'existence s'incarne dans une lettre envoyée chaque mois obligeant le consommateur à payer. La voilà, la vraie claque dans ta gueule.

C'est pervers putain.

Le Western Céfran

Jean-Français Giré dans un entretien à propos du Western français :
C'est dommage parce qu'à l'heure actuelle, les producteurs français n'osent plus investir dans le genre, tout du moins si ce n'est pas une comédie. Il y a quelques années, j'avais écrit un scénario, Le Canyon de la terreur, qui était un western fantastique. Le comité de lecture de Canal + l'a refusé, le jugeant « trop violent et trop irrationnel dans ses aspects fantastiques » et lui reprochant « l'absence de tout personnage féminin ». Voilà. On en est là actuellement. Et je connais une foule de jeunes réalisateurs français qui aimeraient faire un vrai western et qui ne peuvent pas. La phrase préférée des producteurs, à l'heure actuelle, c'est : « En France, on ne sait pas faire ça. ». Et pour cette raison, on se réfugie dans la comédie et la parodie. Bon, il faut dire aussi deux choses importantes : 1/ le bide du Blueberry de Kounen n'a rien arrangé et sert désormais d'argument dissuasif aux investisseurs ; 2/ on n'a très peu d'acteurs français capables d'enfiler la panoplie d'un héros de western et ça, c'est un vrai problème car, parmi les quelques stars bankables du cinéma français, les acteurs susceptibles de rassurer des producteurs apeurés seraient tout simplement ridicules dans un costume de cow-boy. (...)
Et un peu plus loin :
A propos du dogme du cinéma d'auteur, j'ai une anecdote très révélatrice : il y a environ trois ans, j'étais en salle de montage chez une amie productrice. Dans une salle voisine, ils étaient en train de monter un long-métrage. Tout à coup, il y a eu un gros problème de montage, ils se sont engueulés et quelqu'un est sorti de la salle en clamant : « Oui, mais c'est un film d'auteur et donc on n'y touche pas ! ». Qu'est-ce que ça veut dire un film d'auteur ? Ça ne veut rien dire ! Quand un film a des problèmes, que ce soit au scénario, au tournage ou au montage, on essaie de les corriger, on invoque pas le cinéma d'auteur ! Le cinéma, c'est un travail d'équipe, pas un machin qui sert à faire reluire l'ego d'un petit con de réalisateur qui se croît tout permis !

vendredi 16 octobre 2009

Télérama découvre le Cinéma

Gros choc en découvrant cet article concernant le blog américain Deadline Hollywood;
La question qui taraude, c'est : pourquoi les mêmes pratiques n'existent-elles pas en France ? (et, accessoirement, pourquoi personne ne rachète Cinécure pour dix millions – d'euros, tant qu'à faire ?). Pourquoi brillent par leur absence des « insiders », qui dépiauteraient la vie de l'industrie cinéma, projets en cours, négociations secrètes, etc. A cela plein de réponses – et un regret. D'abord, la primauté absolue de la critique. Ecrire sur le cinéma, en France, c'est dire, au mieux, « j'aime j'aime pas », au pire « c'est bien c'est mal ». C'est assez rarement décrire des phénomènes économiques, décrypter les enjeux du business, et c'est dommage. Parler d'industrie du cinéma dans l'Hexagone est faire preuve d'optimisme : la fabrique du cinéma reste encore, ici, un artisanat. Et les majors locales (Gaumont, Pathé, UGC, éventuellement Europacorp, etc.) ont un goût du secret qui ne serait sans doute pas toléré outre-Atlantique.

En outre, le poids du cinéma américain est tel qu'il pèse sur la hiérarchie de l'information : en clair, connaître le nouveau projet de Tarantino excitera plus que de savoir que Philippe Lioret va adapter D'autres vies que la mienne, d'Emmanuel Carrère, avec Vincent Lindon. Oui, c'est injuste, non ce n'est pas un scoop. Ce que ne comprennent pas bien les décideurs français, producteurs, distributeurs, etc., c'est qu'ils ont tout intérêt à ce que l'information circule mieux, y compris sur les œuvres à venir ou en chantier. Créer du buzz, entretenir la notoriété, c'est ce qu'Hollywood sait faire, et ce que les Français doivent apprendre.

Choqué parce qu'on est en 2009 et que l'auteur de l'article (un professionnel) découvre une situation évidente. Non seulement le cinéma est une industrie mais en plus le secteur français se mange 15 ans de retard sur plusieurs fronts.

En cherchant d'autres articles de cet auteur, je me suis aperçu qu'il participe exactement à ce qu'il critique; la passivité du critique écrivant sur l'Art sans s'intéresser à la totalité du processus (artistico-financier-....). Ce que les Français doivent apprendre, c'est à sortir du cadre complaisant de la bonne critique pour aller interroger l'Industrie.

(ce qui pourrait aisément faire un type comme ce critique, qui doit posseder suffisamment de bons contacts pour s'affranchir de la logique clanique parisiano-française) (et encore je suis généreux, car même en amont des productions, ça semble fonctionner comme en l'an 40 niveau com').

jeudi 15 octobre 2009

Braquo (2009) EP01-02: The Shield pour les nuls

Braquo, c'est l'assurance de voir une série mixée violence et ton noir. Dans le monde de la production ciné-tv française, c'est suffisamment rare pour être souligné.

Maintenant, le problème le plus évident sur ces 2 premiers opus, c'est que les influences américaines sont digérées mollement. Genre, on conserve l'emballage avec des dialogues français, et point barre.

Sauf que la sauce prend pas (encore). Braquo ressemble à du sous-The Shield français. À part la langue française, j'ai jamais eu l'impression d'être en france, de découvrir un contexte spécifique.

Plus que le côté sous influence, c'est ça le plus frustrant. Un truc hybride vénère mais qui pourrait aussi bien se passer dans le trou du cul du monde qu'on ferait pas la différence. Le paysage urbain, la ville sont juste inexistantes quand chez les américains, c'est le point central des histoires.

Faut voir comment ça va évoluer (et je serais curieux d'en savoir plus sur toute la phase de pré-prod, genre s'il y a eu des difficultés de financements...).

mercredi 14 octobre 2009

Public Enemies (2009): L'Enfer est à eux

J'avais entendu pas mal de mauvais échos entourant le dernier film de Michael Mann.

L'une des grandes surprises du film, c'est le rendu HD. Vu le genre, l'ambiance, c'est évident que Mann aurait pu styliser à mort, faire dans l'iconisation pépère. Genre les scène de rues de nuit, les braquages, c'est du stylisable à 500%.

Alors qu'en fait, il prend une autre direction, une autre esthétique plus proche de celle de l'oeil humain, ce qui casse magistralement l'image d'épinal des années 30 et par extension du film de gangsters.

C'est encore plus flagrant avec la scène du cinéma, où Dillinger va voir un Clark Gable coincé dans une esthétique vieillote, fermée, très studio... La mise en abyme est là, une certaine réalité faisant face à un imaginaire fantasque. Vous vouliez voir des bandits, vous voilà face à des hommes comme vous. Y a même plus la barrière esthétique.

Je viens d'apprendre qu'il y aura une director's cut sur la galette ricaine, j'attends ça pour pouvoir le revoir. Sublime.

mardi 13 octobre 2009

Des Démineurs aux Héros Mythiques

Pour la énième fois, une critique de Démineurs pointant le "fond désert" du film. Et pour la première fois, je fais le parallèle entre ce film et la situation d'un héros:
Pendant la guerre du Vietnam, je me souviens d'avoir vu à la télévision des jeunes hommes partant en hélicoptères à la recherche de leurs compagnons. Ils risquaient délibérément leur vie, sans aucune obligation. J'ai vu se dérouler la même situation que Schopenhauer à décrite, avec ce même consentement au sacrifice suprême. Les hommes avouent parfois qu'ils aiment la guerre parce qu'elle leur donne le sentiment aigu de l'existence. Vous ne pouvez pas ressentir cela en allant tous les jours au bureau mais en guerre, tout à coup, vous êtes brutalement confronté avec la vie. Vivre, c'est avoir peur, c'est souffrir. Vivre, c'est l'horreur, mais vous en avez tout à coup pleinement conscience. Vous vous sentez vivre. Ces jeunes gens, au Vietnam, se sentaient véritablement vivre en bravant la mort pour sauver leurs camarades.
Il suffit donc de reprendre la phrase en gras, d'y ajouter plus d'ambiguïté dans le rapport entre les hommes et la guerre (pas d'idée de sacrifice), et on peut commencer à entrevoir l'ampleur du "fond" du film. Une tragédie existentielle où des démineurs bravent la mort pour survivre, même plus pour sauver quelque chose. Et c'est ça, le "fond désertique" ?

(j'ai ma dose de démineurs, plus de post sur ce film jusqu'à au moins la sortie DVD, pfiou!)

lundi 12 octobre 2009

Harry Potter et le Prince de sang mêlé (2009): Premiers Baisers

Aujourd'hui j'ai vu Harry Potter et le Prince de sang mêlé (2009):

# Il y a des séries qui se construisent avec le temps, et d'autres non. Comme Harry Potter.

# Sur 2h30 de film, il y a au moins 45 minutes de remplissages.

# Sans doute parce que la saga est victime de son succès et qu'il faut désormais trouver des astuces scénaristiques pour faire exister des acteurs personnages qui n'apportent plus rien à l'histoire.

# C'est le cas des potos d'Harry dont les errements amoureux font de gros clins d'oeil au public adolescent sans pour autant servir l'histoire.

# C'est aussi le cas de la scène d'intro, une fausse mise en bouche spectaculaire avec destruction d'un pont Londonien et virée volante dans les rues de la capitale. Puis ça reste sans suite pendant 2h10 de film. Woaw.

# L'histoire pouvait être intéressante, explorer le passé du grand méchant, mais le traitement est tellement hasardeux, long, coupé par de l'inutile, qu'une fois que le film reprend enfin la trame on découvre avec stupeur qu'il faudra attendre la suite.

# Sorte d'épisode intermediaire à la con bien frustrant.

La Bob Note : Harry Potter et les filles d'à-côté/10

dimanche 11 octobre 2009

Crows Zero 2 (2009): Entre les mures

Aujourd'hui j'ai vu Crows Zero 2 (2009) de Takashi Miike :

# Même formule qu'avec le 1er volet, des lycéens se foutent sur la gueule dans un bahut pourri, taggé de partout, véritables royaumes des gangs. Sauf qu'ici, c'est plus seulement une lutte inter-gangs, mais inter-lycées. Ça change radicalement tout...

# ... Puisqu'il se passe enfin quelque chose. Le jeune héros se retrouve confronté à ses propres faiblesses, ce qui l'amène à repenser ce qu'il est. On est quand même passé d'un blaireau désirant être number 1 à un type qui doit repenser son statut de chef.

# Evidemment, c'est traité n'importe comment. Le film retombe dans les mêmes problèmes que ceux du précédent, ça préfère la pose et les combats mal-branlés plutôt que d'assoir un minimum les personnages.

# À côté de ça, on doit se taper une fausse histoire de redemption avec des yakuzas qui se termine dans une chambre d'hosto avec les persos entrain de pleurer et hurler bien grossièrement. Ça valait le coup.

# J'adore le coup de la copine du héros. Comme prévu, elle sert pas plus que dans le 1er film.

# Le combat final est encore une fois interminablement inter-minable. Ça doit durer au moins 30 minutes, et comme les persos n'existent pas (de même que des enjeux), ce combat semble durer 2 heures.

# L'un des atouts, c'est que le montage des combats est plus limpides. Ça évite de trop virer au flash lumineux violent + léger acceleré comme dans le 1er. Ceci dit, il se passe toujours rien.

# Y a de l'espoir quand même, Crows Zero 3 devrait être meilleur. Même si la formule sera probablement la même (ils pourraient en faire une série vu que ça raconte absolument rien).

La Bob Note : Les Zéros Corbeaux/10

Yatterman (2009): Bioman sous acides

Aujourd'hui j'ai vu Yatterman (2009) de Takashi Miike:

# C'est l'adaptation live d'une vieille série animée où 2 jeunes héros costumés accompagner d'un robot chien géant combattent une sadomaso et ses 2 esclaves laids à moitié pervers, eux aussi possèdent un robot géant.

# Un sujet en or pour Monsieur Zebraman, qui pond ici un objet WTF ouvertement kitch aux effets speciaux bofs qui explosent nos pauvres petits yeux.

# Et c'est quoi l'histoire ? C'est au bout des 2h des film + générique final que j'ai commencé à comprendre ce que j'avais vu. Je crois pouvoir dire que ça parle d'un Dieu des Voleurs cherchant à retrouver les morceaux d'un Crâne magique pour pouvoir s'affranchir du temps et de l'espace.

# En réalité, on s'en branle royalement de l'histoire. Ça reste avant tout un défilé de conneries incroyables, de sous-entendus sexuels bien grotesques (avec les 2 robots géants en pleine action), de romances débiles mais très naïves (ça va pas plus loin que des bisous, c'est du mimi).

# Autant la folie c'est marrant, autant sur 2 heures, ça accuse des lourdeurs. Surtout quand il n'a aucune histoire pour supporter le poids du WTF ambiant. Bref, comme d'hab chez Miike, il y a bien 30/45min à jeter.

La Bob Note : Sushiman/10

samedi 10 octobre 2009

Les Cahiers des Blogs Cinéphiles

C'est en découvrant les réactions du sujet "votre top 10 réalisateurs américains en activité" que je me suis rendu compte de l'académisme mou d'une certaine audience blogophile. Jugez par-vous même, ici, ou puis ici pour découvrir des listes quasi-similaires où trônent Scorsese/Spielberg/Eastwood et autres parrains classiques.

Cet étouffant marasme m'oblige à apporter ma contribution en vrac :

# ROBERT ZEMECKIS
Parce qu'on parle d'un pionner fasciné par les histoires au point de chercher de nouvelles manières de faire vivre des expériences aux spectateurs. Et par extension, d'interroger les limites du Cinéma. Révélateurs de cette idée, Beowulf (et Drôle de Noël de Scrooge).

Immanquable = Beowulf

# JUDD APATOW
Pour son apport annuel à la comédie américaine, non seulement respectueuse de son public (ne me parlez pas de Very Bad Trip) mais aussi de ses histoires douce-amères où l'homme devient un Geek assumé alliant responsabilités et âme d'enfant.

• Immanquables = Funny People; Frangins malgré eux

# KATHRYN BIGELOW
Parce qu'une réalisatrice ayant une conscience complète du spectre des émotions à insuffler dans ses histoires sans sombrer dans du balourd mélodramatique, c'est trèèès rare.

• Immanquables = Point Break; Démineurs

# JOHN LASSETER
Voilà un autre artisan réalisateur producteur dont l'influence et le travail nous font rêver/pleurer depuis plusieurs années. C'est Monsieur Pixar, il a normalisé le film d'animation 3D au sein d'une industrie en évitant de flirter avec le cynisme made in Dreamworks.

• Immanquable = Pixar (rien que ça).

# DAVID MAMET
Il assure des peintures violentes et nihilistes de la société capitaliste américaine, faisant s'affronter les tabous qu'ils soient religieux, sociaux ou politiques pour mieux nous bousculer. Très loin de conforter le spectateur dans sa vie.

• Immanquables = Homicide; Red Belt.

# RICHARD KELLY
C'est l'anti-Aronofsky, assimilant différents genres pour créer un résultat surprenant. Kelly a intégré les possibilités offertes par le Cinéma, l'imaginaire, il en résulte des films mélange de sous-cultures questionnant l'humanité même du spectateur. Surprendre avec une dose de Sagesse, un geek puissance 1000.

• Immanquables = Donnie Darko; Southland Tales.

# MIKE JUDGE
Autre réalisateur de comédies s'amusant de la société américaine en faisant bien ressortir ses travers absurdes loufoques. Pour de la critique bien violente. Difficile de résister à des salariés défonçant une photocopieuse en plein champ à la manière d'un film de gangsters.

• Immanquables = Office Space; Idiocracy.

# WACHOWSKI BROTHERS
Ces frères ont une maîtrise remarquable du Cinéma. Une façon de raconter des histoires en exploitant le maximum de possibilités, de pistes que ce soit intellectuel ou émotionnel, une volonté d'offrir une véritable expérience aux spectateurs. En défiant aussi bien les limites du Cinéma en tant que média, que des sensations de l'audience.

• Immanquables = Trilogie Matrix; Speed Racer.

(et encore, c'est en mettant de côté les étrangers travaillant aux USA)

vendredi 9 octobre 2009

Whatever Works (2009): Cetipapossible !

Aujourd'hui j'ai eu l'immense honneur de voir Whatever Works (2009):

# L'avantage du film c'est de savoir qu'il est moins pire que le prochain Woody Allen. C'est un théorème perso assez simple qui fonctionne depuis 3/4 ans maintenant.

# On est donc à New York à suivre l'existence d'un vieux cynique et de ses relations. Autant dire qu'il se passe absolument rien pendant 1h30.

# La petite copine niaise du Sud jouée par Evan Rachel Wood rappelle furieusement la Sookie de True Blood mais sans le côté vulgaire exhibitionniste.

# C'est une sorte de leçon sur la vie et sa magie. En soit, c'est intéréssant mais le traitement est catastrophiquement catastrophique.

# Je veux dire, c'est du théâtre filmé rythmer par quelques bonnes répliques.

# Et je reste sur le cul en découvrant les retours critiques favorables de cette petite merde qui aurait tout gagner à devenir une pièce de théâtre.

La Bob note : Navet/10

jeudi 8 octobre 2009

L'horreur Oskarisable

John Rabe représente le prototype même du film historique, basé sur un évènement réel, visant à émouvoir les consciences d'une bande de vieux européens quant à une horreur passée.

Dans le cas présent, on parle du Oskar Schindler de Chine, un industriel nazi qui a sauvé près de 200 000 chinois lors du massacre de Nanking par les troupes japonaises en 1937.

Pas mal de choses m'ont frappé dans ce film :

# Evidemment, ça exploite à fond la carte du nazi qui découvre en avant première ce qui arrivera en europe, bref, c'est l'idée du chasseur chassé.

# Que ce lien nazisme-nanking permet aux foules européennes de découvrir que la 2nde guerre mondiale était bien mondiale. Ça fait un peu beaucoup "les méchants sont pas que nazis" (en 2009 quand même, merci).

# Parce que ça parle d'un massacre, on montre quelques horreurs vite fait mais sans trop appuyer. On voit des soldats se faire fusiller en masse, des chinois se faire décapiter pour le fun, des gens se faire tuer pour rien... Mais voilà, c'est juste de la mise en image, de l'illustration sans âme qui suffit à choquer des consciences (ohmondieu, ohmondieu, ohmondieu)

Au final, le film reçoit plusieurs prix aux oscars allemands. Pouet.

lundi 5 octobre 2009

Histoire de reprendre confiance dans le cinéma français

Interviewé par Rivette, Jean Renoir nous donne une leçon sur l'Art. Sublime.



dimanche 4 octobre 2009

Assassination of a High School President (2008): Casse-Brick

Aujourd'hui j'ai vu Assassination of a High School President (2008):

# Un mélange de film noir, thriller politique et d'investigation situé dans un lycée américain.

# Ce qui place le film dans la continuité d'un Brick, d'un Election et d'autres références plus classiques des genres évoqués plus haut. C'est à la fois le point fort du film, et son point faible.

# Point fort car c'est l'idée est vraiment marrante, un lycée apprenti-journaliste en mode détective privé avec chewin-gum et réflexions bien senties dans un bahut catho reflet de la société, de ses divisions et de ses espoirs.

# Point faible car à part la forme, les rebondissements et révélations sont calqués sur ses références qui sont depuis longtemps rentrés dans nos schémas classiques de narration. Entre les pièges, les manipulations, les fausses pistes... rien de bien nouveau.

# L'histoire se laisse suivre mais j'imagine que ça doit beaucoup à cette vision fantasmée d'un lycée où l'anti-héros sort avec la bombasse du bahut... la frustration, la nostalgie, quelque chose dans ce genre là.

# Puis forcément, film acclamé à Sundance avec gallerie de persos variés, un Bruce Willis en principal psychopathe obsédé par la 1ère guerre en Iraq, des jumeaux drogués beaux gosses, des losers aux looks/accents originaux...

La Bob Note : Le Lycée Maltais/10

vendredi 2 octobre 2009

Le Film Français #5

Cette semaine, le film "Mademoiselle Chambon" (du cul) nous prouve qu'il est possible de faire un plan séquence poussant le spectateur à sauter par sa fenêtre pour cause de névrose soudaine.



C'est epique comme truc. Remercions l'incroyable Stéphane Brizé pour ce feel-dead movie.

La propagande américaine nous aura tous

Trouvé quelque part à propos de Démineurs;
Ben non, Bigelow ne dit pas "la guerre c'est pas bien" mais "il faut continuer de se battre, même seul !"... et "on manque de démineurs" (c'est d'ailleurs une citation direct du film). Le démineur est une figure de héros...
Tiens un bon article de Prospect.
En suivant le lien on arrive à un article censé expliquer que "pour un film soit-disant anti-guerre, Démineurs sert à merveille la machine d'enrolement militaire américaine".

J'ai bien dit censé, parce que dans l'état, c'est plus une journaliste qui essaye de caser le film dans sa grille de lecture en niant volontairement (ou pas) le propos du film. Voyons ça vite fait :
... you feel empathy for the soldiers when they shoot. And in this way, the full impact of the Iraq war [...] becomes clear: American soldiers shot at Iraqi civilians even when, for example, they just happened to be holding a cell phone and standing near an IED, as Colin H. Kahl, a military analyst and Obama administration official, wrote in International Security.
Ah oui, j'avais pas vu que Bigelow a réalisé un sous-Lions & Agneaux.
Vous savez ce film didactique à mort où pendant 2h, on voit des gus causer autour d'une table en nous faisant une analyse socio-politique ciblée très emmerdante. Soit, tout ce que n'est pas Démineurs.
It opens with a quote, "War is a drug," from Chris Hedges, a Nation Institute senior fellow and author of War Is A Force That Gives Us Meaning.
En effet, Bigelow ne mentionne pas la biographie sans doute exceptionnelle de Chris Hedges. De toute façon, vu sa tronche, ça doit être un végatarien albinos, donc c'est un fils de pute. Donc c'est un film de fils de pute. CQFD. La journaliste ignore donc volontairement la citation pour se focaliser sur le titre du livre. Pourtant "WAR IS A DRUG" c'était bien écrit en gros.
The film draws a sharp contrast between the tedium of American life [...] vapid consumerism, and the heart-pounding drama of the combat zone in Iraq [...] The Hurt Locker is one of the most effective recruiting vehicles for the U.S. Army that I have seen.
Peut-être qu'en ouvrant les yeux, la madame journaliste aurait fait le rapprochement entre la note d'intention (WAR IS A DRUG qu'on t'as dit) et le reste du film. Peut-être qu'elle aurait alors vu le lien morbide/ambigu unissant soldats & guerre, par extension la mentalité d'une armée. D'un pays capable d'exister uniquement à travers le prisme des attaques exterieures.

Soit, une autre facette d'un American life, peut-être ?
(c'est là où tu te dis, qu'une journaliste pareille serait en face de la pire des propagandes, elle y verrait quedalle, vive les grilles de lecture et interpretations persos).
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