mardi 29 septembre 2009

L'avis de Polanski

Le moulin à polémiques a repris son activité ces derniers jours avec l'arrestation de Polanski.

Partout, on voit fleurir des discussions où chacun apporte soigneusement son opinion, ce qui a permis à certains de souligner le fossé entre une "intelligentsia" céfran et la foule internaute et le reste du monde... Bref, ça s'engueule de partout, il faut choisir son clan.

C'est ça la magie d'une polémique, permettre aux gens d'avoir l'illusion d'un avis, et de pouvoir en plus le faire entendre partout. C'est l'impératif de devoir penser quelque chose de Polanski, de le juger comme si c'était soudainement l'un des trucs les plus importants de notre vie (misérable?).

La question n'est pas de savoir si ce mec est coupable ou non, si l'arrestation est légitime ou pas... Non, la question c'est comme pour chaque polémique; est-ce qu'on a du temps à perdre avec ces conneries ?

Ô polémique, Je t'échange mon temps de vie, Contre un petit avis, De merde.

dimanche 27 septembre 2009

Leçon du jour: Pirates des Caraibes (trilogie)

La magie du cinéma en action:

# En plus de 8h de film, cette trilogie parvient à ne jamais rien raconter.

# Pour renforcer l'experience du spectateur, la trilogie transmet le mal de mer grâce à des filtres vaseux. Victoire du cinéma sensitif ?

# Pour captiver l'attention du spectateur, il faut au minimum 3 rebondissements/minute.

# Inutile de chercher la cohérence, même les scénaristes sont perdus (cf 1er point).

# Un pirate, c'est un mec qui connaît un dictionnaire de vannes moisies.

# Mieux vaut avoir un acteur reconnu qu'un personnage intéressant.

# Un comité de pirates ne connaît que 2 mots : "NON" ou "HOURRA!".

# Le rôle des effets spéciaux, c'est de faire croire aux spectateurs qu'il se passe quelque chose quand de toute façon, on comprend rien à ce qui se passe. Mais, il y a des effets spéciaux quoi.

# L'anorexie était un problème commun même en pleine 18ème siècle (imaginaire).

Documentaires misérabilistes

Quelle ne fut pas ma surprise l'autre soir, quand devant mon humble TV, j'aboutissais mon instant zappette sur un documentaire d'enquête sur une chaîne nommée W9.

Dont le sujet portait sur des familles face à la pauvreté.

Mais le sujet n'est rien comparé à la médiocrité ahurissante du traitement qui m'a fait réalisé la différence incroyable qu'il existe entre ces purges cyniques et une émission comme Strip Tease.

Dans ce documentaire, les journalistes avaient le besoin de souligner leur présence. Poser des questions, interpeller les gens, pour ensuite en rajouter en post-prod via une voix-off.

Si vous voulez, c'est Janine qu'à les pieds dans la merde et qui se fait interroger par une journaliste parisienne qui lui demande "alors, ça fait quoi d'avoir les pieds dans la merde ? Tu penses quoi en ce moment ? T'aimes ça ?". Et le spectateur de succomber à l'empathie devant la situation catastrophique.

Aucune dignité, aucun respect ni pour les gens filmés, ni pour ceux qui regardent.

(Heureusement, je me suis rattrapé quelques chaînes plus loin sur NEXT MADE IN FRANCE)

jeudi 24 septembre 2009

Le politiquement incorrect

Anecdote triste, il y a quelques semaines un éditeur français évoquait avoir eu des problèmes avec son fournisseur. Ce dernier refusait de copier les DVDs jugeant les films "politiquement incorrects".

Les films en question sont des produits érotiques japonais de la fin des années 60 (réalisés par Koji Wakamatsu).

L'éditeur est parvenu à régler le problème après 3 jours en expliquant qu'il s'agissait de films politiques et pas érotiques. Comme quoi, auprès des gens, c'est toujours plus noble de mettre en avant qu'un genre sert juste de véhicule à une critique politique...

Donc en 2009, l'érotisme c'est politiquement incorrect mais des films anarchistes poussant le spectateur à sortir de sa léthargie idéologique pour aller poser des bombes, c'est acceptable. Tout s'explique, c'est logique :mrgreen:

(le meme réalisateur qui en 2007 se fait interdire aux -18 son film de 66 sous pretexte qu'il donne une image déviante des rapports humains tout en rabaissant la femme).

mardi 22 septembre 2009

Star Trek (2009): Dans Ton Cul Spock

Aujourd'hui j'ai vu Star Trek (2009):

# Je connaissais rien de cet univers, à part des détails à la con. Je ressors du film avec la confirmation que l'univers possède des qualités magnifiques mais qu'il faudra plutôt se tourner vers la série et/ou les précédents films pour découvrir cet aspect.

# J.J. Abrams c'est le mec à concepts. Il pourrait filmer des rats dans un labyrinthe de façon spectaculaire, avec plein d'effets, des mouvements caméras, sans jamais rien raconter du tout.

# Le film alterne des séquences faussement grandioses avec de l'action filmée en plans rapprochés. Ça m'a fait penser à des parodies visibles sur Youtube faites par des mecs dans leur garage. Genre épopée interplanétaire kitch avec des barbus dans un décor en carton et une caméra qui fait dans le cache misère.

# Star Trek c'est ça, le cache misère. Renforcé par tous les moyens le spectaculaire pour montrer un Kirk en train de sauter une nana verte. Wouaw.

# C'est le penchant neuneu de la caméra à l'épaule Greengrassienne. Toujours maintenir un mouvement de caméra pour injecter l'illusion qu'il se passe quelque chose.

La Bob Note : Mission Impossible, Objectif Klington/10

Love Exposure (2008): Bienvenue chez les pervers

Aujourd'hui j'ai vu Love Exposure (2008):

# Comme c'est inédit, voilà un topo rapide. Un père devenu pretre après la mort de sa femme commence une affaire avec une paroissienne collante, au détriment de son fils. Et quand cette femme le quitte, le père sombre dans une névrose et harcèle son jeune fils, le poussant à pêcher.

# On dirait pas, mais c'est l'un des films japonais les plus ambitieux sortis ces derniers temps. Une peinture effroyable du Japon actuel incapable d'assumer pleinement quelque chose comme l'Amour.

# Avec des familles jap complètement barrées, des pères à l'ouest, des femmes qui s'emmerdent, des enfants martyrisés qui entretiennent un rapport presque masochiste avec les parents. Ce qui amènent les enfants vers des choix outranciers, grotesques.

# Par exemple, intégrer une secte en plein expansion ou devenir le Roi des Pervers après un solide entrainement martial de prise de photo sous les jupes. Bref, des enfants à la dérive dans une société dirigée par des adultes en pleine crise (existentielle/croyance/...). Cercle vicelard par excellence.

# La force du film, c'est vraiment cette representation folle de la société.

# Formellement, Sion Sono cultive des bonnes idées, des plans poétiques, loufoques, avec une ambiance étrange (tout le début du film). Mais à part ça, il profite pas assez du cinéma pour faire exister son histoire. Heureusement que certains dialogues sont sympas.

# En résumé, une histoire d'Amour à travers une société en perdition. 4h de film, c'est dense, complexe et hallucinant. Accompagné par une bande son sympa composée de quelques classiques.

La Bob Note : Hikari Mitsushima en petite culotte/10

lundi 21 septembre 2009

L'invraisemblable incoherence

Restons dans le domaine de l'erreur, du faux, de l'impossible... de ces points qui interpellent l'intellect du spectateur pour mieux le distancier du spectacle. Mais pas de l'univers fictif du récit.

Alice au pays des merveilles est connu pour démontrer à quel point à partir d'une proposition totalement absurde, le lecteur parvient à admettre l'univers fantastique. Quelque soit la justification, des valets-cartes, un lièvre pressé... L'absurdité est complète, on est dans le faux à tous les niveaux. Ça marche.

Mais devant un District 9, le spectateur n'admet qu'à moitié la proposition de départ. Il faut dire que le film joue sur l'ambiguïté réalité-documentaire/fiction. L'univers fictif n'est pas totalement fantastique aux yeux du spectateur pour qui les règles de la réalité peuvent s'appliquer. Alors même que les aliens n'existent pas. C'est absurde.

Dans la recherche d'une logique quelconque, qu'en est-il de l'experience ? Du cheminement des personnages dans cet univers grotesque faux ? De l'émotion ? Du coeur même de l'histoire ?

Alan Moore disait dans un entretien :
Avec la fiction, l'art, l'écriture, il est essentiel que même si vous êtes dans le domaine d'une fantaisie outrancière, une résonance émotionnelle demeure.

Il est essentiel qu'une histoire sonne juste au niveau humain, même si elle n'a jamais eu lieu.
En cherchant une réponse légitime à l'origine d'un carburant extra-terrestre fictif, et autres détails tout aussi fictifs-faux-impossibles-inexistants-incroyables, le spectateur reste tellement prisonnier par sa quête de sens qu'il se coupe de la seule chose véritablement vrai-réaliste-possible-croyable, l'émotion. C'est absurde.

En même temps, le panneau nous avait prévenus : les "non-humains" sont bannis.

Ce film est incohérent #2

Sur cette image, une gigantesque erreur s'était glissée. Personne ne l'avait remarqué sauf un astrophysicien américain qui était ressorti déçu de la vision de Titanic. Déçu de quoi ?

Le ciel étoilé n'est pas celui de la nuit du naufrage, c'est un vulgaire assemblage sans queue ni tête complètement faux, du travail de fainéant fait sans aucune précision.

Cameron avait répondu à cet homme de science "La dernière fois que j'ai vérifié, Titanic avait engrangé 1,3$ milliard de recettes à travers le monde. Imaginez combien le film aurait rapporté en plus si j'avais eu le bon ciel..."

Tout ça serait tombé à l'eau ?

dimanche 20 septembre 2009

Ce film est incohérent

Depuis la sortie ciné de District 9, les débats font rage sur les forums français. Et l'argument de l'incohérence du récit s'est vite propagé, surtout du côté des éternels déçus. Bien sûr, l'idée c'est de montrer qu'il y a des erreurs, donc que le film est raté. CQFD.

Dans cette quête de la cohérence, aucun détails du récit ne doit être laissé au hasard. Les spectateurs se retrouvent à questionner la composition de l'essence des aliens ou d'autres points précis... Pourtant, y a plus simple pour prouver l'incohérence même du film.

Ça, c'est Johannesburg, il n'y a jamais eu aucun vaisseau alien au-dessus de cette ville.
Le point de départ est complètement faux et absurde. Le film est incohérent. Raté. CQFD.

(parce que l'imaginaire en soit, c'est aussi un truc incohérent)

samedi 19 septembre 2009

Comme quoi...

Une comédie française, jouant sur un passif catholique façon Fernandel, achevé par un propos républicain nunuche, avec Bigard coinçé du cul en tête d'affiche... ça peut réserver quelques BONNES petites surprises. Hé oui, malgré son allure de pur nanar, Le Missionnaire compense la nullité de son histoire par des éclairs de Cinémas, comme là par ex :

On appelle ça un travelling compensé, un plan qui réflète évidemment l'état de surprise/d'écrasement du perso devant un fait qui vient soudainement chambouler son plan.

Autrement, on aura le droit à des petites compositions bien placées, comme ça :

Visuellement, c'est un niveau au-dessus des comédies pantouflardes plan-plan. Dommage que pour le reste, Le Missionnaire ressombre dans le fossé des mauvaises comédies...

Kassovitz est un conspirationiste

Où quand la presse libre nationale juge la liberté d'expression dangereuse (EPIC FAIL);


Pour l'occaz, j'ai regardé l'émission Ce soir ou jamais, et le niveau des questions thématiques m'a choqué. Comment débattre à partir d'une question commençant par "doit-on", "peut-on" ou "faut-il" ?

vendredi 18 septembre 2009

Away We Go (2009): Vers Perdition

Retour rapide sur le nouveau film de Sam Mendes, Away We Go, road-trip d'un couple non-marié sur le point d'avoir leur 1er enfant. La construction est simple et les motifs visuels se répètent en variant très légèrement donc je vous juste quelques exemples :

# L'heure du manger
Mendes profite des repas pour mettre en valeur les différences entre notre couple plein de questions et le couple exemple du moment qui doit servir à fournir les réponses (oui, c'est simple).

Ici, ils sont face à un gros couple de beaufs qui se supporte pas. Avec ça, ils se foutent ouvertement de la gueule de leurs propres momes. Une catastrophe quoi.

Ici, un couple aux théories new-age. Les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, l'enfant au milieu obligé de partager tout les moments du couple parent. A la fois excentrique et hypocrite.

# Naissance d'une mère
On est déjà entré dans la dernière partie du récit; ces 2 plans se répondent parfaitement, on passe d'une mère de remplacement à la mère tout court. Sauf que d'un côté, c'est encore enfermé dans quelque chose tandis que de l'autre, on se dirige vers une ouverture.

Bref, un film mignon vite-vu-vite-oublié avec des idées cools. À vous de trouver le reste !

jeudi 17 septembre 2009

L'aprèss cinéma


Parlons presse, car c'est surprenant de voir qu'autant des festivals comme Gerardmer, Cannes, Venise ou Deauville sont toujours bien couverts (la classe hein!), autant des trucs comme Toronto, Tokyo ou Bangkok et autres sont ignorés. Des petits festivals qui diffusent près de 350 films (inédits) sur 15 jours, en restant très ouverts/accessibles au public. L'occaz de faire des bonnes découvertes, de sortir du train-train mou de l'actualité et ses buzz médiocres ("ta vu kasso c 1 conspirazioniste"). Pendant ce temps-là, la presse étrangère se régale trankilou...

(même sans aller au bout du monde, y aurait matière à se rendre sur les tournages en France qui avec un peu chance doivent être plus intéressant que les films finis, histoire de suivre le taff des techniciens et tout ça, hors bullshit promotionnel façon Canal +).

mardi 15 septembre 2009

Les Québecois passent à l'attaque !

1981, c'est le titre d'une teen-age comédie sortie début septembre au Québec (j'espère que nos cousins apprécieront mon effort de parler leur dialecte), et ouais, ça fait beaucoup penser à nos Beaux Gosses = L'ambiance rétro-kitch-déprimante + la quête éternelle du (très) jeune crevard.

Patton (1970): La voie du guerrier

Revenons sur plusieurs plans de l'épopée de Patton, ce Général américain grand guerrier dans l'âme mais arrivé à la mauvaise époque.

La grandeur d'un Empire condensé en 1 seul homme.

Patton, double opposé du glorieux buste = Anarchronique ?

Le Général écrasé par lui-même, "son pire ennemi"

L'extase de Patton devant l'horreur d'un champ de bataille

L'ombre de Patton en route pour la dernière ligne droite

dimanche 13 septembre 2009

Analyse Vs Ressenti

En lisant des analyses, je me surprend souvent à me demander comment l'auteur appréhende son diner. Est-ce qu'il cherche le message contenu dans sa soupe sur l'état du capitalisme ou est-ce qu'il la savoure, tout simplement ?

samedi 12 septembre 2009

Pourquoi est-il si méchant ?

Voilà de quoi effacer vos doutes quant à la capacité du cinéma français à savoir décliner des concepts novateurs illuminant les rayons dvds d'une grande surface anonyme.

Moins d'1 an après Vilaine, voici venu Le Vilain de Dupontel, qui devrait difficilement faire pire que son homologue féminin. Allez, en 2010 on aura peut-être, Les Vilains (quel suspens) ?

(il nous faudra remarquer que les "vilains" aiment maltraiter les animaux, là sur l'affiche on jette un chat à la poubelle, dans le teaser du Dupontel, on catapulte une tortue)

Evidemment, ce regain de méchanceté dans la production française mériterait bien d'être mis en rapport avec le contexte marasmique actuel où les hommes, blasés, victimisés, s'en prennent aux animaux comme un ultime effort de révolte avant de redévouvrir leur humanité brisée.

Je rigole hein.

vendredi 11 septembre 2009

Je blog mais je ne lis pas les critiques

L'une des remarques les plus récurrentes que j'observe au cours de mes aventures googlesques, c'est la communauté de blogueurs ami-amis qui se félicite à chaque commentaire en prenant bien soin d'expliquer que "oui mais je ne lis pas les critiques de toute façon".

C'est un peu l'équivalent d'un client chez son boulanger qui lui dit que ça sent bon, mais que "oui, je ne mange pas de pain de toute façon". Il y a ce coté grotesque mal placé de la remarque lourde et inutile.

Faut aussi dire que les textes de blogueurs ne connaissent pas toujours de limite et qu'on se retrouve souvent face à un gros paté illisible que même le surlignage ou l'italique peuvent pas sauver. Vous avez forcément vu un mec qui par excès de clarté en arrive presque à ça, ex :
Le film d'aujourd'hui est réalisé par Tarantino
Le texte qui finit par ressembler plus à une lettre du joker qu'à autre chose. Bonjour la crise d'épilepsie. Mais devant les tracas quotidiens du blogueurs ciné amateur, la pire horreur reste ce boulet amateur d'égotrip qui vous raconte sa vie, sa légende, son mythe en vous rappelant que "oui mais je ne lis pas les critiques de toute façon". OSEF.

Addentum : Comme par hasard je tombe sur ce texte de Josh Olson, scénariste de A History of Violence qui nous explique pourquoi il ne lira pas notre putain de script. Lisez-le, c'est de l'or.

jeudi 10 septembre 2009

Nique sa mère Hollywood !

L'autre jour je suis tombé sur cet article blablatant concernant Uwe Boll, qui présent à l'Etrange Festival en a profiter pour satisfaire la verve subversive d'une salle de bobos geekos parisiens. (la vidéo) à base de "Hollyvoote cé une bante de ventus".

L'article en question jouait sur cette même mentalité de pucelle effarouchée quant à la réalité d'une industrie... qui mine de rien à permis à des merdeux comme Kubrick, Cameron ou Spielberg de réaliser quelques films anodins à côté d'une masse énorme de chefs d'oeuvres du dimanche soir.

Comprends mon ironie cher lecteur, le manichéisme neuneu qui plombe les esprits cinéphiliques devient difficilement supportable. Dans les propos on retrouve toujours d'un côté les gentils martyrs et de l'autre les méchants studios. Puis un peu plus loin, ces mêmes manichéens vantent des films artistiques... finançés par ces mêmes studios. Ils ont juste oublier le logo en début de film quoi.

Ce qui nous amène à l'eternel problématique du cinéma artistique/personnel et du cinéma commercial avec en toile le fond le fantasme de l'Artiste auteur. N'osons surtout pas rappeler que le cinéma est une industrie et que le mécenat comme à l'époque glorieuse des Médicis n'existe pas sans contre-partie.

mardi 8 septembre 2009

District 9 (2009): They Live!

Aujourd'hui j'ai vu District 9 (2009) :

# C'est excellent.

# L'idée de départ est sympa; des aliens enfermés dans un ghetto sous haute sécurité dans une ville d'Afrique du Sud. Le développement du récit est superbement bien mené, ça aborde les réalités d'un système discriminatoire-humanitario-médiatique sans jamais négliger le spectacle.

# Ça commence comme un reportage sur une action humanitaire menée par un trou du cul nommé chef parce qu'il couche avec la fille de, pour s'achever sur une chasse à l'homme spectaculaire. Et touchante.

# C'est fou de voir comment le réalisateur parvient à mélanger différents tons avec maîtrise. Jouer sur les situations pour mieux les retourner tout en laissant place à l'imprévisible. À plusieurs reprises, je me suis sérieusement demandé qu'est-ce qui allait se passer, comment le réalisateur allait réussir à s'en sortir.

# C'est tellement rare les films qui savent raconter une histoire, nous tenir en haleine.

# Le mec réussit à faire des émotions dans des scènes sans présence humaine. Un côté intimiste où les aliens se dévoilent, avec leurs esperances détruites par la réalité du district. Genre un père qui montre à son gamin un hologramme de leur véritable planète, qui possède plusieurs lunes.

# Du côté humain, c'est plus critique. On se trouve dans une société divisée où les médias règnent en maître, où les organisations humanitaires agissent par intérêts, une société humaine vivant dans le mépris et la peur. Où finalement, le seul être doté d'un peu d'humanité, est un homme se transformant en alien.

# C'est la classe quand même, un réalisateur aussi habile dans l'intimiste que dans la critique, que dans le spectaculaire. Pour un récit carré et efficace. C'est tellement rare.

La Bob Note : C'est excellent/10

lundi 7 septembre 2009

Une leçon de marketing LOLante

Ah ce magnifique slogan libertaire qui inspire à presque tous la pensée "c'est pas si con" ! Surtout du côté de cette génération LOLANTE découverte avec près de 10 ans de retard.

Pourtant, ce slogan peine à masquer la joie de cette horde de marketeux heureux d'une vraie-fausse trouvaille complètement conne :
"Je ne me révolte pas : Je dis ce que je pense. Nuance."
Où l'aspect libertaire révèle surtout une médiocre réalité. Car à l'action s'oppose la pensée, et comme on dit par chez nous, cause toujours. En clair, peu importe ce qui est pensé puisque ça ne débouche sur rien. De la parlotte revendicative bien satisfaisante.

Il faut aussi reconnaître le talent des marketeux à associer habilement les mots en gras "révolte", "pense" et "nuance" qui achèvent l'illusion chez la victime-mdr d'un slogan révolutionnaire. Mais non, c'est tout à fait le contraire. Un parano affirmerait même que c'est une ôde au capitalisme sauvage moderne, qui sait ?

Et putain, ça résume tellement bien ce film français LOL avec cette génération incapable d'agir sauf pour conserver l'illusion des enjeux d'une sitecom daubiques des 90s.

dimanche 6 septembre 2009

Démineurs (2009): Cinéphilie à la ramasse

Depuis quelques semaines on voit fleurir sur les forums/blogs des avis sur Démineurs dont j'ai déjà vanté les mérites. Et dans les avis moyens-négatifs du lot, la constante, c'est de saluer l'efficacité des scènes de déminage pour ensuite dire que le film tourne à vide, qu'il ne raconte rien.

C'est-à-dire que ces spectateurs ont vécu la tension des situations sans jamais remarquer ce que racontait le film. C'est intéréssant parce que ça traduit bien les limites d'une cinéphilie qui pense les films avant de les vivre. Forcément dans le cadre d'un film qui exploite les sens des spectateurs et non sa capacité à intellectualiser, ça passe pas.

Faut dire que le titre français enlève une information importante. Suffit de retrouver les notes de production/presse pour comprendre à quoi fait référence The Hurt Locker:

Les soldats d'une unité de déminage en Irak disaient que les explosions les transportaient dans "des casiers de la douleur et de la peine".

Autrement dit, le film passe 90% de son temps à nous plonger dans ces fameux "casiers de la douleur", à nous faire ressentir ces experiences. Le mot important est experience. Avec tout que ça veut dire, tant sur le rapport ambigü des démineurs aux situations dangereuses (par extension, ça parle de l'humanité), que des spectateurs face à la peloche.

Mais bien sûr, le cinéphile préfère ignorer son ressenti parce qu'il ne voit pas un "discours", tellement prisonnier de ses propres reflexes intellectuels qu'il interroge tout sauf sa propre addiction aux situations tendues du film. Tank u, come again!

samedi 5 septembre 2009

LOL - Laughing Out Loud (2009): Les Filles d'à côté !

Aujourd'hui j'ai vu l'un des succès français de l'an 2009, LOL:

# J'adore les films générationels qui concernent 1% de la dite génération.

# C'est genre Hélène et les garçons, mais en 2009. Et avec des portables et internet. On se retrouve à suivre l'année scolaire palpitante d'une de ces lycéennes horribles qu'on détestait déjà à 16 ans. Le genre de nana qui vous inspirait un de ces "non mais putain, qu'est-ce que je fous là".

# Ça parle de cul, d'émancipation, de liberté, de drogue. Avec des lycéens de 20 ans coiffés comme des trous d'balles dans un quartier parisien pour élites. Über générationel quoi.

# Le pire dans tout ça, c'est le LOL du titre, où la place des nouveaux médias dans la vie de cette génération. Et c'est fou de constater qu'à aucun moment, ça interroge vraiment ces médias et le rapport des jeunes. Ce que çà engendre culturellement par exemple.

# Internet c'est pas juste de la zikos et msn. Peut-être pour la fille de la réalisatrice mais le reste, cette fameuse génération ?

# Mais vaut mieux rester dans le superficiel, genre maman t'appeles quand t'es au domac, tu peux te faire des sessions cam hot, filmer tes potes entrain de chanter... Wouaw, c'est la fête.

# Puis la représentation de cette jeunesse, c'est la cata bordel de merde. Ils font quoi à part se dire "oh mais on se croirait dans un mauvais sitcom ?". Jamais ils remettent en cause quoi que ce soit, c'est des enfants rois sans intérêt, sans humanité. C'est triste.

La Bob Note : C'est Wizz, c'est LOL, c'est MDR/10

jeudi 3 septembre 2009

Le Vocabulaire du Critique Cinéma

Le critique cinéma n'envisage pas l'art cinématographique comme vous et moi. Il le pense, il le théorise au point d'oublier parfois de ressentir les émotions. Après tout, quel intérêt ?

Quand il parle d'un film, il en profite pour étaler sa kulture cinéma. C'est pourquoi les noms de réalisateurs deviennent des adjectifs. Par ex, il y a chez Apatow ce côté rohmerien des rapports humains, et Inglourious Basterds est définitivement le plus fordien des Tarantino.

Mais dans tous les cas, Apatow n'est pas Apatow, il n'existe pas pour ce qu'il fait ou est. Non, il faut tout justifier par l'intermediaire de références incompréhensibles même pour la plupart des cinéphiles. Où quand la théorie fait du cinéma son propre référant. Absurdité inside.

Plus tard ces mêmes trous du cul viendront coller l'adjectif apatowien sur d'autres films. Et on aura jamais, ô grand jamais, su véritablement ce que racontait Apatow. Des histoires simples et humaines compréhensibles pourtant par tous, où ça parle autant d'amitié que de trouver sa place dans le monde.

C'était si difficile que ça ?

mercredi 2 septembre 2009

Cinéma Français : Ah, d'accord, tout s'explique !

Ci-contre, l'auteur Christophe Honoré nous révèle sa triste réalité :

C'est pas facile tous les jours d'être un auteur dans un pays qui vous méprise. La bonne blague. Au mieux leurs films suscitent l'incompréhension, au pire l'indifférence. Et encore, on parle de cette génération d'auteurs qui navets après navets trouvent toujours des financements.

J'ai plutôt l'impression que la "génération méprisée" c'est celle qu'on ne laisse pas exister, celle qui ne parvient pas à trouver du fric, celle qu'aucun grand magazine culturel ne va interviewer ou prendre en photos...

Je veux dire, Honoré il est méprisé par qui ? Ça doit être coule d'être un auteur martyr ?
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