vendredi 8 janvier 2010

Avatar, l'Homme blanc contre les indigènes


Le New York Times vient de publier un édito intitulé "The White Messiah Complex"
It rests on the stereotype that white people are rationalist and technocratic while colonial victims are spiritual and athletic. It rests on the assumption that nonwhites need the White Messiah to lead their crusades. It rests on the assumption that illiteracy is the path to grace. It also creates a sort of two-edged cultural imperialism. Natives can either have their history shaped by cruel imperialists or benevolent ones, but either way, they are going to be supporting actors in our journey to self-admiration.
C'est fascinant de voir comment un chroniqueur peut constater des clichés sans jamais, ni remettre en question sa propre logique (surtout à l'écriture de "white people are rationalist and technocratic", cf. sa tof), ni essayer de trop s'interroger sur ces dits clichés (parce qu'à l'évidence, il aura fallu attendre l'an 1970 avec A Man Called Horse pour qu'on découvre ce genre d'histoires, parce qu'en 2010 l'humanité va fêter ses 40 ans d'existence...).

Puis si le film marche, c'est parce que c'est une machine à FX, générant des tonnes de goodies, et qui permet au public, comme à la critique d'y trouver, en plus, un confort socialement acceptable (sauvons l'environnement, le mercenariat c'est mal). Bref, en gros, le texte nous explique l'horreur de la formule du White Messiah Complex tout en admettant que ça n'a rien à voir avec le succès du film puisque l'audience vient juste consommer des éphai spayciales écologik.

J'imagine que la contradiction de cet article s'explique par le besoin de reconnaissance sociale du chroniqueur plus que par son envie de partager son experience/point de vue de spectateur éclairé. On sait jamais.

Bonjour, je suis diplomé en mépris ordinaire et j'écris au New York Times.

6 commentaires:

  1. Petit coup de gueule de ma part contre vous, Bob.

    Remettre en question sa propre logique c'est ne pas répondre à des clichés par des clichés tout aussi éculés. Qu'est-ce que c'est que ce concept à la gomme de "mépris ordinaire" que vous utilisez depuis quelques postes? En gros, ça sert juste à dire qu'il y a de gros connards élitistes qui font rien qu'à être des gros méchants qui méprisent ce qu'aime le peuple. C'est du Dany Boon, ça, et franchement vous nous avez habitués à mieux que ce genre de facilités dans tous vos billets précédents. Ca ne fait pas avancer la réflexion, ça n'explique rien, juste désigner un rebutoir. Vous vous élevez contre le mépris, comme si c'était une tare, et non une conséquence de l'esprit critique, en faisant très exactement ce que vous reprochez: mépriser ces tristes sires.

    J'ai beaucoup apprécié ce film, cette "expérience", comme vous dites, mais il n'en demeure pas moins que le cadrage, le montage, sont sans invention, que le discours est profondément crétin et que la "structure universelle campbellienne" n'excuse rien. Ces énormes défauts passent parce que Cameron a un très grand talent de raconteur et a le sens du rythme, et parce que la primauté de l'expérience sensorielle fait passer la pilule. Suis-je moi aussi un diplômé en mépris ordinaire? Peut-on dire qu'un film est con et l'aimer quand même?

    Raskolnikov36

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  2. Je sais pas où vous voyez des "gros connards élitistes", moi je vois surtout des arguments méprisants vaseux. À chacun son raccourci j'imagine.

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  3. "Gros connard élitiste" est l'implicite de votre concept de mépris ordinaire, c'est ce qui se lit en creux. C'est supposer que la personne qui parle est a priori insincère, parce que le mépris précède son opinion, au lieu d'en être la conséquence. Et je ne parle pas que de cet article, où ce critique se contredit en effet. Au lieu de gloser à l'infini sur les intentions supposées de critiques idiots du film, ne pouvez-vous pas nous dire ce que vous pensez, vous, de ce film?

    Raskolnikov36

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  4. Ah ah ! c'est sûr qu'il a bon dos, le Campbell... ah l'esprit L'Ouvreuse/Rafik Djoumi...

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  5. Comme l'a bien mieux dit que moi Rasko' (s'il me permet la familiarité), et comme l'édito médiocre des ouvreurs, tu te perds dans des considérations rasantes, et des procès en sorcellerie, je peux d'autant plus te le dire que j'ai beaucoup ri devant certains de tes posts (chose rare pour moi sur le web critiqueux en général), et que j'ai moi-même, il fut un temps, que trop perdu de salive dans le même genre d'observations (cf: dark kniiiight). Or les intentions présumées ou pas des pro ou anti-buzz, franchement, on s'en bat, non ? dans les deux cas c'est alimenter du vent.

    Je me fous de ce film (sans snobisme ! je le jure monsieur le juge !), mais j'aurais tellement préféré que tu me motives à le voir par exemple, et sans Campbell que tu as déjà sorti pour le peu excitant Cars.

    Ceci dit tu es bien moins dédaigneux que le sieur Nicco, donc en toute sincérité peace and love mon cher Bob.

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