mercredi 18 août 2010

Le rhume du chevalier noir


Dans l'attente de découvrir Inception, je me suis re-regardé The Dark Knight avec un Nolan en mode psycho-drame. Deux-trois trucs :

  • Architecture
Pendant les 25 premières minutes, j'y ai cru. Nolan profite de l'architecture pour présenter ses personnages, d'un enchevêtrement de formes géométriques variables (immeubles aux salles de banque) finissant par révéler le visage d'un Joker chaotique, de pièces carrées quasi-infinies pour un Bruce Wayne millionnaire en passant par les lunettes des persos... Mais finalement, Nolan délaisse cette idée de mise en scène pour filmer du dialogue plan-plan. Ah (mais mention spéciale au dernier face à face Joker/Batman avec ce champ/contre-champ retourné plongeant Batman dans l'ère du chaos...).

  • Narration
À défaut de mettre en scène ses idées, ses enjeux, Nolan va se reposer très lourdement sur des dialogues (off ou non) pour expliciter les rares idées. Pour la 1ère apparition du Batman, on se mange un "BATMAN!!!" tout en découvrant une horde de copycat qui dévoilent un autre visage du Chevalier noir. Mais je préfère cet autre exemple, lors de la naissance de Double Face avec ce dialogue "or those who lose faith" un truc du genre qui s'accompagne d'un plan sur DF. Evidemment, la perte de la foi va de paire avec la perte d'un visage, faith = face. Oh oh.

Mais sinon, c'est dramatiquement frustrant comme film tant Nolan se la joue gros bourrin, laissant peu de chance à ses spectateurs d'assimiler les images par eux-mêmes.

samedi 10 juillet 2010

Labyrinthe de Pan

Petite revoyure, et je me dois de rajouter un point par rapport au texte posté l'an dernier.

À la première vision, le spectateur cherche à comprendre cet univers où se mélange cruelle réalité et imaginaire étrange. Jusqu'au bout, il y a l'envie de rationaliser l'univers.

D'où un plan assez important, vers la fin - SPOILERS - lorsque le Père arrive au coeur du labyrinthe. Souvenez-vous, c'est le fameux plan où le faune n'apparait pas alors que la petite fille est entrain de lui parler. La réaction basique étant d'en conclure que finalement, oui, ce n'est qu'une illusion créee par cette gamine.

Et cette réaction à de quoi surprendre :

1) Le spectateur adulte se rattache à une vision adulte du monde
2) Le spectateur préfère adopter le point de vue d'un meurtrier que d'une petite fille
3) Ce qui en dit long sur la recherche de rationaliser.

Vers la fin, il y a un dialogue qui donne déjà le ton. Le Capitaine vient de trouver la taupe, et dit quelque chose comme "ah c'est marrant, je vous avais devant les yeux depuis le début et pourtant j'ai rien vu", qui fait écho à notre propre experience de l'histoire. La réponse de la taupe est aussi intéressante, elle dit "c'est à cause de votre arrogance"....

Préférer adopter un point de vue qui nous satisfait plutôt que d'oser croire autre chose. La voilà notre arrogance. Pour faire un parallèle avec l'image du billet, on se contente de ce qui est à portée de main. Pas de coeur.

À un autre niveau, faites bien attention aux couleurs/teintes, éléments (pluie, feu, terre...), formes (fenetres...) qui apportent tout un tas d'informations sur l'état des personnages.

jeudi 24 juin 2010

Dans la tête d'un distributeur français

À croire les distributeurs, le public français possède un vocabulaire anglais compris entre 3 et 6 mots. C'est peut-être ce qui expliquerait cette tendance à pondre ce genre de titres :


Au début, j'ai eu un peu de mal à reconnaitre les affiches françaises. Mais l'indice est pourtant évident, quand le titre anglais est trop compliqué, on le remplace par des mots passe-partout genre "trip", "last", "cop", "day"...

C'est pour ça que je crois qu'il sera difficile de battre la comédie Very Bad Cops, nouvelle comédie de Will Ferrell à sortir en Octobre chez nous. Qu'on ne s'y trompe pas, les distributeurs se laisseront bien influencer par les blogeekoputes en quête de LULZ, un avant goût ?

samedi 12 juin 2010

Pulp Fiction & La montre en or

Découverte d'une analyse supra-intéressante sur le segment de la montre de Butch (Bruce Willis) dans Pulp Fiction. Pour résumé les grandes lignes, la montre représente les vertues de ses aïeux, comme le courage & l'honneur, toute l'histoire de Butch est donc d'honorer cet héritage.

Mais là où ses aïeux ont pu prouver leur courage, honneur et respect à travers l'experience de la guerre (le Vietnam pour son père), Butch va suivre un cheminement similaire à sa manière dans les rues de Los Angeles.

Quand on découvre Butch, c'est un boxer porté par sa fierté (il refuse de se coucher, laisse ses trophées visibles), ce qui lui vaudra pas mal d'emmerdes. On commence à voir les premiers parallèles avec ses aïeux lorsqu'il vient de tuer le boxer contre lequel il devait se coucher. Il téléphone et prévient qu'il se rendra bientôt à Knoxville. Qui est juste l'endroit où la montre avait été originalement acheté, comme précisé au tout début par le Capitaine Koonz.

Par rapport à la guerre, quelques points troublants :

- Dans sa chambre avec sa copine qui regarde un film de guerre, Tarantino propose un plan sur la TV avec le reflet de la copine, comme si elle était au coeur du film de guerre. Sans oublier qu'à la question "Tu le regardes ? (le film)" elle répond "Plus ou moins." maintenant une certaine ambiguité.

- Quand Butch ira récupérer la montre chez lui, il passera par une phase d'infiltration rappelant un film de guerre. Le fond sonore renforce cette impression, on entend des chiens aboyés, un hélicoptère.... Sachant qu'on pourra aussi entendre une publicité pour le resto de la scène de danse, il est évident que le choix sonore a été volontairement pensé par Tarantino.

- La rencontre malchanceuse avec Wallace, qui transforme un carrefour en véritable terrain de bataille. La boutique qui deviendra le théâtre d'une scène de torture rappelant forcément les camps vietnamiens, la relation Wallace-Butch qui devient celle de camarade de torture faisant le parallèle avec le Cpt Koonz et le père de Butch ("Quand deux hommes partagent un sort pareil ils deviennent un peu responsables l'un de l'autre.")

- Dans la boutique, Butch décide d'aller secourir Wallace (voir ci-dessus), mais surtout, il se sert d'un samouraï, l'arme symbolisant par excellence l'honneur (à noter le décor de la boutique avec des plaques du Tennessee (Knoxville est situé dans cet état), sur une d'entre elles on peut même lire "DAD" (Papa).

Il reste d'autres détails, voir l'analyse originale.

jeudi 10 juin 2010

Comment produire un blockbuster à Hollywood

L'info du jour, ce n'est pas le titre d'un projet en cours d'écriture, encore moins une rumeur concernant un prochain blockbuster, non, l'info du jour a pour malheur d'être concrète (c'est pourquoi vous risquez de ne pas en entendre parler sur vos blogs/sites habituels).

Donc, le célèbre site Deadline (la source de la plupart des exclusivités/infos des prods américaines) nous apprend que L'Agence tous risques est le fruit d'un gigantesque bordel. Un projet qui aura mis 10 années pour se concrétiser, avec près de 11 scénaristes ayant travaillé dessus… En partie en cause d'un producteur qui voulait faire de l'Agence tous risques, tout sauf l'Agence tous risques.

Au fur et à mesure des étapes d'écriture, le producteur voulait d'abord une touche de Bourne, ensuite un style à la 24 pour enfin souhaiter un film violent à la Tarantino (absurde venant d'un producteur qui vise le grand public, évitant soigneusement les interdictions). Sans parler des problèmes entre le producteur & les scénaristes.

Et encore, c'est qu'un exemple. Mais l'absence de producteur couillu ayant une vision semble expliquer pourquoi certains projets américains ont tant de difficulté à se concrétiser.

mardi 8 juin 2010

Les geeks sont des drogués (et des putes)

En ces périodes où les critiques n'ont même pas conscience de leurs contradictions, que les blogueurs postent des informations au détriment du bon sens, que les geeks aiment être caressés dans le sens du poil par les industries...

... Voici un superbe texte qui casse du préjugés pour revenir à l'essentiel.

Pour les curieux, anglophone de surcroit, l'article complet de l'écrivain cocaïnomane cité dans le texte précédent (et est-ce surprenant de voir des gens réagir principalement sur l'aspect addictif/associal de l'expérience du bonhomme ?)

mercredi 19 mai 2010

La Horde (2010)

Un premier film, une réalisation bancale et des putains de personnages. La Horde s'est fait démolir par la presse pour des raisons souvent extérieures au produit fini, en ignorant complètement le traitement des personnages.

Il doit y avoir quoi, 6 ou 7 personnages dans le film et chacun possède sa particularité, son évolution... influençant directement le périple du groupe avec des retournements, des affirmations ou au contraire, des pertes de pouvoir. Un truc bien carré quoi.

La mise en scène a parfois du mal à rendre honneur à des situations bien pensées, comme le quiproquo du début en haut de la tour. J'imagine que le manque de budget/temps explique le parti-parti caméra à l'épaule brute, pour un résultat moyen.

Y a d'autres super bonnes idées, genre l'humiliation du zombie, la tension dramatique est pas à son maximum, mais ça permet quand même de recadrer les persos. Voilà si le film enchaîne des scènes graphiquement hardcore, il manque d'un punch dramatique qui attendait juste d'être exposé, parce que tout est vraiment là, c'est des idées qui s'expriment visuellement (et là je repense à l'intro qui en 2 temps 3 mouvements te livre toute les infos de base).

Imparfait, mais terriblement agréable... au pays de Camping 2.

samedi 15 mai 2010

Inglourious Basterds (2009): Une affaire de pipes


En revoyant Inglourious Basterds, je me suis aperçu que l'utilisation des pipes dans le 1er chapitre permettait non seulement de révéler la personnalité des 2 personnages (austérité vs excentricité malsaine), mais aussi à varier le ton du dialogue. Je m'explique rapidement, l'allumage des pipes souligne qu'on rentre dans un sujet 'chaud', LaPadite allume la sienne quand on évoque Shoshanna et plus tard, Handa fait de même quand il est question de conclure l'entretien (la vraie nature de la rencontre). Soit des points de repères dramatiques.

Vous avez d'ailleurs remarqué qu'Handa allume sa pipe dans un plan moyen, pas un gros plan, histoire d'inclure LaPadite, qui était déjà foutrement inquiet dans son gros plan pipe...)

Vous avez eu votre dose Bob Critique pour la journée, vous pouvez retourner à vos occupations.

Merci.

jeudi 13 mai 2010

L'Ennemi Intime (2007)


Adoré à sa sortie, le film reste super à la revoyure. Ce nouveau visionnage me permet de mieux cerner l'un des défauts, sans vraiment en être un, du film.

L'Ennemi Intime souffre d'un sujet sensible rarement évoqué dans le cinéma français et prend énormément de pincettes en nuançant autant que possible les différents points de vue couverts par l'histoire. Ça donne un côté mécanique, peut-être binaire, à l'histoire : thèse/anti-thèse, cause/conséquence... qui casse aussi bien nos répères, que ceux des persos : la guerre apparait dans toute sa complexité morale.

À côté, cette mécanique se révèle très efficace dans les moyens tragiques qui vont rythmer le cheminement du perso de Terrien. Regardé de loin par le sergent déjà trop habitué aux effets de la guerre. J'allais dire que leur relation n'est pas très développé, mais en fait ça tient surtout à la personnalité des deux, pour un résultat subtile et finalement triste.

Et putain, ces paysages.

samedi 8 mai 2010

Les scandales Cannois

Chaque année, les festivaliers et journalistes élisent le film scandale de la sélection cannoise. C'est le film qui nous permet de voir des mémères et vieux cinéphiles faire la gueule, ou encore les journalistes donner des grandes leçons d'Art & d'esthétisme...

Mais y a un truc qui me chiffonne bien là... L'autre jour, en checkant mon twitter (toi aussi lecteur, deviens hype et beau), j'ai vu apparaître ce superbe message posté par la chaîne culturelle Arte :
Désormais 22 films coproduits par ARTE seront présentés à Cannes 2010. Qui dit mieux ?
Suis-je le seul à qui ça pique un peu les yeux ? Sans crier au scandale, ce serait intéressant de fouiner dans les coulisses de ce festival, d'interroger des faits étranges plutôt que de soulever des news people-vip (oh tema coppola y ronfle LOLOLOL).

Comme par hasard, des co-producteurs français importants ont leurs entrées dans le festival prestigieux du moment. C'est-à-dire qu'en se faisant co-produire par une boite française, un cinéaste a toutes ses chances pour aller à Cannes ?

La diversité artistique aurait-elle des limites ?

Kick-Ass (2010)

# Comment partir d'une bonne idée pour sombrer dans du fan service inoffensif ?

# Donc Kick-Ass, un ado geek devient un super héros sans aucun pouvoir mais se fait vite dépasser par le phénomène engendré. L'occasion de jouer avec les codes du film de super héros/adaptation comics, où il y a forcément un décalage entre réalité et fiction comme nous le rappelle l'intro.

# Mais une fois passée la phase d'éveil-naissance-renaissance du héros Kick-Ass, le film va rapidement osciller entre une histoire banale de vengeance avec rebondissements lourds, et du film pour ado terriblement lisse.

# On passe sur les références-clin d'oeil aux comics, à la 'culture geek' actuelle (youtube, myspace). À un moment donné, j'ai presque cru qu'il allait foutre le keyboard cat histoire de s'assurer définitivement le soutient des grogeeks. Vous savez, ceux qui auraient pu être emmerdé par le placement de produits Apple (akak les 'linux rulz lol').

# En fait, ce qui m'a surpris, c'est l'énorme différence de ton entre Kick-Ass et les machines à tuer que sont Hit Girl et son père. On passe d'un ado ancré dans la réalité à des tueurs bourrins qui alignent les cadavres. C'est juste wouaw.

# Je veux dire, le film remet l'idée de super héros dans notre quotidien, débouchant sur une légère reflexion (pas de pouvoir, grande responsabilité quand même). Pour soudainement faire du too-much, jamais au grand jamais, interrogé.

# Alors que Hit Girl et son père, c'est les justificiers hardcore par excellence. Qu'on peut qualifier de face sombre du super héros. Avec toutes les questions qui vont avec, l'idée de vengeance-justice personnelle, d'êtres déshumanisés complètement esclaves de leur haine... Mais non, au final, rien du tout. Hallucinant. O*O

# La partie teenage movie servant la soupe aux frustrés, merci mais non merci. Genre Kick-Ass se fait passer pour un grogay pour toucher la plus belle meuf de son bahut. C'est quoi ce bordel ?

# L'impression qu'à un moment donné, il fallait rattraper le public cible et partir dans du fun au détriment des 50 pistes de réflexion amenés par le concept du film.

La Bob Note : J'ai l'air méchant mais ça reste fun (fights, virée en bagnole, arme finale...)/10

vendredi 7 mai 2010

Leçon de marketing #1

C'est toujours amusant de constater les différences entre l'affiche cinéma et la pochette DVD, surtout pour un film qui n'a pas "rencontré son public" (flop).

J'ai 2 petits exemples sous la main que je me dois de partager avec vous :

  • Valhalla Rising

L'affiche ciné, sobre, classe et non-filtrée, "Le Guerrier Silencieux" titre français plus simple à retenir que le "valhahaha machin chose", un homme enchaîné prêt à se libérer, seul dans un paysage lugubre annonçant une sorte d'errance métaphysique.

La pochette DVD/Bluray, change le viking vener en héros torturé arme à la main, avec des nuages en guise de vapeur de colère/vengeance, et des persos qu'on devine malfaisant baignant dans un couché de soleil (mais ça se trouve, c'est ptete ses potes). Plus, on remet le titre d'origine sous-titré d'un "Le Guerrier des ténèbres", avec accroche neuneue en haut "Il est venu pour en finir".

  • Thirst

L'affiche ciné mystérieuse(ment laide), une femme (ac)couplée à un prêtre dans les ténèbres. Une mise en avant de la sélection cannoise, un titre auquel on a rajouté le "ceci est mon sang" qui souligne l'ambiguité du prêtre. Un magnifique flou artistique en somme.

La pochette DVD/Bluray remet l'accent sur l'histoire de vampire, en mode Twilight, avec postures clarifiées entre les personnages, un prêtre avec du sang, une jeune femme aux lèvres rouges sanglantes. On rajoute une lune rougeâtre pour poser l'ambiance romantiquo-glauque. Ah, on revient au titre d'origine seul avec accroche neuneue en haut "l'amour est éternel" (au passage, le truc cannois a été viré, le public visé s'en fout de toute façon ?).

  • Tout ça pour dire...
Qu'on à là deux beaux exemples de réorientation marketing visant clairement le marché des adolescents/jeunes adultes. En respectant finalement des codes visuels susceptibles de toucher cette cible : les postures (héroïsme, romantisme), les couleurs (gris-orangé, rouge).... plus évidentes, plus immédiates qui donnent directement une idée du produit (vraie ou fausse, osef).

L'originalité c'est bien, mais ça rapporte pas.

Bonjour, voici la polémique de Septembre 2010

Préparez-vous pour mi-Septembre 2010, la polémique n'hésitera pas à s'emparer du film 'Hors-la-loi', nouvelle oeuvre du réalisateur d'Indigènes. Alors plutôt que d'attendre jusque là pour évacuer un peu d'émotion, d'avoir la sensation d'exister et surtout d'oublier certains autres problèmes (j'ai fait un master polémique, hé ouais), commençons tout de suite en partant d'un formidable article du Monde.

Ce qui est passionnant dans cet article, c'est pas la dénonciation d'un complot essayant d'imposer une vérité officielle (LOL), mais plutôt les arguments essayant de légitimer la démarche du film (???).

Le journaliste nous dit (a-t-il déjà vu le film ?) :
ce film est d'abord une œuvre libre qui ne saurait se réduire à une nationalité, ni à un message politique et encore moins à une vision officielle de l'histoire.
Pour rappel, on parle de la une vraie-fausse suite d'Indigènes, un film qui "ne serait se réduire à un message politique (les pensions des soldats, ça n'existe pô) et encore moins à une vision officieuse de l'histoire (troupes indigènes participant à la libération du pays, ct pour 2rir)."

La boulette d'or est attribuée à :
Mais le travail d'un réalisateur n'est pas celui d'un historien et n'a pas à être jugé par l'etat. Personne n'a demandé à Francis Ford Coppola de raconter dans Apocalypse Now la guerre du Vietnam avec une précision "historique". L'évocation d'une page d'histoire tragique peut aussi bien passer par la fiction, avec ses inévitables raccourcis, que par les indispensables travaux des historiens.
# Apocalypse Now n'a pas été financé par l'Etat (normal, les USA c'est des gros capitalistes);
# C'est l'adaptation du livre Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad (pas de l'Histoire);
# Le livre comme le film ont été critiqué pour leur ethnocentrisme (loin de l'approche d'un Bouchareb quoi);
# Applaudissons la tentative de faire un parallèle foireux entre un chef d'oeuvre et un film pas encore sorti mais déjà placé sur un beau piédestal (car victime d'une censure étatique ?);
# Que la fiction peut toucher à l'Histoire sans problème sauf quand c'est La Liste de Schindler ou Il faut Sauver le Soldat Ryan (Spielberg est le 1er exemple qui me vient à l'esprit);

Mais le pire dans cet article, c'est quand le journaliste décide d'associer les critiques concernant le traitement du scénario à un acte de censure pour imposer une "vérité officielle". Et c'est un journaliste qui écrit ça hein. Un mec dont le taff consiste à interroger les informations, à informer les lecteurs. Sauf quand il décide de prendre parti, ici, Bouchareb aura forcément raison puisque le gouvernement c dé gronazi.

J'adore cette conception libre du dialogue (à partir de rien en plus).

(c'est que le début putain)

jeudi 6 mai 2010

The Losers (2010)

The Losers où la ringardise cool-geek attitude à base de répliques trolol et scènes d'action trodar.

De quoi ça parle ce film ? Une bande de bras cassés se venge de la CIA. En clair, c'est des militaires parfaitement formés pour tuer qui se découvrent une once de conscience après avoir échappé à une tentative d'assassinat qui a tué une 20aine de mômes. Tous parce qu'ils commençaient à trop en savoir...

Donc c'est des gentils qui découvrent que leur boss est un gros bâtard cynique qui alimente un terrorisme international pour le bien de la patrie américaine. Rassurez-vous, tout ça est évacué dès le 1er quart d'heure, pourquoi interroger cette piste de l'histoire alors que le public est venu voir des types cools tuer à tout bout de champ en lançant des répliques cultes ?

Tout comme notre équipe de loosers ne questionnera jamais ses actions, l'idée de bien/mal. Restons sur des bases simples et solides, sans chercher à développer, il y a un méchant qui a tué des nenfants, il é danjereu fo le tué lol. Avec au programme quelques rebondissements prévisibles (seules les motivations restent imprévisibles = trop neuneus).

"Mais bien sûr, tu comprends pas le génie du film qui est de caricaturer la face superficielle de l'esprit américain tout puissant", ce qui explique les effets ringards genre coup d'accélérateur + musique pop = scène sensuelle / trop cool (au choix, c'est pareil). N'oublions pas les scènes d'action partant dans tous les sens fo-ktu-kapt-keudal.

Le seul bon point de cette bouse pour geeks frustrés du dimanche soir (coincés devant un ipad importé de biélorussie), c'est les jeux de lumière/couleurs qui parsèment le film. Par ex;


Et ça m'étonnerait pas que L'Agence Tous Risques soit exactement le contraire de ce truc informe, sorte de sous-Ritchie sous-Carnahan (Smokin' Aces, forcément).

lundi 26 avril 2010

Le Parrain Part 2 (1974)

Dans la seconde partie du Parrain, Coppola utilise pas mal de bonnes idées pour définir ses persos. Par exemple, dans le New York de 1917, avec le "parrain" local :

Lors d'une fête religieuse, un Christ crucifié se retrouve coupé en 2, d'un côté la figure religieuse respectée par tous, de l'autre, l'argent comme véritable moteur.

Vers 2h05, il y a une petite pause. On passe de la scène point de rencontre entre Vito et son fils Michael, à une scène avec Michael rentrant dans sa propriété. Clairement, là où Vito a construit une famille, un groupe, s'est montré capable de rassembler un peu de chaleur humaine, Michael défait tout. C'est l'hiver, il fait froid, il est seul et il est déjà brisé par l'exercice du pouvoir (contemplant le cadeau de noel de son fils qu'il n'a pas offert).


C'est l'une des différences entre le 1er film et cette suite, on passe de l'intimité d'une famille (avec des lumières tamisées bien gérer) à la solitude d'un Empereur (un homme face à ses conquêtes matérielles, cf sa propriété).

Et enfin, vous aurez remarqué les similarités entre les 2 films, scène de fête du début (mariage vs communion), assassinat (Luca Brasi vs Pentangeli)... qui viennent aussi renforcer la différence entre Vito et Michael.
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