samedi 3 avril 2010

Une Affaire d'Etat (2009)

La plus grande surprise, c'est de lancer un polar français qui se révèle être un superbe western urbain. Passant par une affaire de trafic d'armes pour dévoiler une galerie de personnages sous pression, où chacun essaye de s'en sortir: coups bas, embuches, manipulations, devoir d'obéissance... Et surtout en abordant le problème à différents niveaux, d'une fliquette burnée comme c'est pas permis au président en passant par des prostituées.

L'heure de revenir sur quelques points/idées, comme d'hab quoi :

# Commencons en douceur avec ce champs-contre-champs... Le placement des persos + la nuque au 1er plan donnent l'impression d'un vrai face à face alors que les 2 persos sont côte à côte. À savoir qu'on est qu'au début du film, qu'on va assister à une véritable guerre opposant justement ces 2 hommes (guerre, car il y a une stratégie pour chaque mouvement).


# Certains l'ont bien remarqué, Valette exploite l'environnement Parisien pour refléter l'état des personnages. Par exemple sur l'exemple suivant, les bâtiments en arrière plan imposent une dimension/stature importante-étatique aux persos (les mêmes que sur le point précédent). Et c'est naturellement, lorsque la guerre est ouvertement déclaré qu'il y a un soudain changement d'échelle. Un simple mouvement arrière qui donne l'impression d'un rapetissement. Valette nous met la puce à l'oreille en début de dialogue via une remarque sur l'architecture.


# Comment relier directement 2 personnages quasi au même statut (de la petite main), confronté à une situation similaire ? Avec ce genre de plans, même mouvement rapproché, même position, environnement légèrement différent : les lampes aux 2 extrémités (normal, les persos sont pas du même côté), la table (ronde vs carré)... Ça me rappelle une idée similaire vue dans The Killer de John Woo.


Avec les mêmes persos, il y a le 'duel' final dans la voiture avec en fond sonore le thème du Retour de Ringo. Enfin duel, j'exagère peut-être, mais il y a un échange de regards bien furieux façon western qui dit tout sur les pensées des persos. Pour le bonheur des oreilles :



En réécoutant la musique, ça me rappelle que la fliquette et le barbouze ont déjà été "connecté" un peu plus tôt dans le film... grâce à la musique. Lorsqu'on vient de mieux faire connaissance avec elle et ses méthodes très directes - ce qui lui vaudra des remarques de son chef. La musique fait le pont entre cette présentation et le nouveau personnage,. En substance, Valette nous montre 2 desperados. Agissant pourtant à l'opposé, cf le plan de la bagnole qui part enchainé par un mouvement inverse dans l'appart.

Histoire de chicaner, l'opposition n'existe pas seulement via un mouvement (de caméra ou d'objet) puisque nos desperados sont consignés dans un espace différent.

Mais comme l'honorable critique nous l'a dit :
Bien mené mais grossièrement mis en scène et en musique, cet imbroglio de complots, trahisons et meurtres dans les hautes sphères de l'Etat, sur fond de vente d'armes et de prostitution, se révèle plus proche (...) d'un téléfilm sous amphétamines.
C'est clair qu'utiliser une musique et une mise en scène comme éléments narratifs vecteurs d'émotions, c'est grossier. Mais être payer à dire de la grosse merde, ça, c'est noble.

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