samedi 1 août 2009

Observe and Report (2009): Paul Blart vs Kenny Powers

Aujourd'hui j'ai vu Observe and Report (2009):

# Le chef de la sécurité d'un centre commercial part en guerre contre la police locale pour défendre son terrain, son centre.

# Le film a faussement été conçu comme un Taxi Driver de la comédie. En fait, le film est un mélange d'humour noir et de drame, le plus dérangeant c'est sans doute que cette limite est jamais évidente. L'histoire peut montrer la mère bourrée du héros s'endormant par-terre alors que son fils lui faisait un speech humainement très fort.

# L'avantage, Jody Hill à l'écriture oblige, c'est que le perso principal est un gros connard arrogant, et qu'il le restera jusqu'au bout. Un bon point. D'une façon générale, on est dans une Amérique des ploucs où l'arrogance côtoie le pathétique.

# MAIS, il n'y aura jamais de mépris pour ce monde. Par ex, notre connard en chef dévoilera le visage touchant d'un homme dépressif cherchant à combler ses rêves. Sans tomber dans le pathos bien lourd, car même s'il peut y avoir rédemption, ça sera jamais en Saint. Et la plupart des persos possèdent cette couche en plus. Des enculés, des ploucs, mais avant tout humains.

# Pour donner une idée de la nuance de ton (surprenante) du film, à un moment donné un flic doit annoncé quelque chose au héros. Le flic veut se foutre de sa gueule, et dit à un collègue de se cacher pour écouter et rire. Mais voilà, la discussion avec le héros prend une autre tournure et le collègue sort de sa cachette en disant que finalement, c'est pas drôle mais plutôt triste. La scène aligne humour noir (le gag déjoué devant le héros !), et drame (la discussion).

# Il y a des passages hardcore, genre la journée fonfon avec cassage de gueule de skateboarders de 13 ans, le rencart beuverie, ou encore le final (ahaha).

# Forcément le film va se faire comparer à Paul Blart, l'histoire d'un agent de sécu d'un centre commercial, gros et moche, qui va devenir un héros en sauvant son centre d'une prise d'otages. Récit bateau d'un zéro devenant homme, le tout traversé par des sentiments lourds. Rien que dans l'approche, Observe and Report est à l'opposé, parce qu'il bouscule ses persos sans les idéaliser de façon neuneue, et aussi parce qu'il aborde différents tons...

# Ce qui rend le film difficile à cerner, surtout que l'histoire manque de cohésion/de clarté. L'impression d'un truc qui part dans plusieurs directions, qui a le cul entre 2 chaises. C'est un peu beaucoup déroutant de se demander au bout d'1h ce que le film essaye de faire.

# Même impression qu'avec The Fist Foot Way (1er film de J. Hill), c'est libre, marrant, nuancé mais pensé comme plus comme un suite de sketchs que comme une histoire de film.

# Dans tous les cas, ça reste meilleur qu'une merde à la Very Bad Trip. Vous en avez vu souvent des chefs de la sécu qui se piquent à l'héro en plein travail ? Elle est belle cette amérique dépressive, arrogante, en quête d'une gloire passée.

La Bob Note : Right now, the world needs a fucking hero/10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts with Thumbnails