jeudi 1 avril 2010

L'année du dragon (1985)

Si le polar bien vénère vous manque, que des personnages ambigus et complexes essayant de naviguer dans un monde qui préfère abdiquer pour survivre, alors clairement, L'année du dragon, c'est pour vous.

Pour le plaisir des mirettes, ces 2 plans où White se la joue à la Général Patton faisant son speech pour motiver ses troupes avant de partir en guerre. La coupure intervient lorsque White énonce la dernière règle importante susceptible d'apporter une nouvelle perspective à ce combat.

J'insiste sur perspective. En mouvement, c'est forcément plus évident de voir White marcher face à ce bloc de flics loosers dans l'âme, la tangente apparait plus clairement. C'est l'une des rares fois où l'on voit White tenir cette position de leader face à "son" unité.

La plupart du temps, le perso est quasi-seul (il travaille avec 2 nonnes, et 2 autres flics), et il tient plus le rôle de sous-chef sans cesse réprimander par sa hiérarchie. Le genre de type qui fait face au monde entier. Finalement, une idée bien résumée par sa première apparition à l'écran ;

Un type âgé (les cheveux blancs quoi) de dos marchant dans une rue perpendiculaire à une marche funèbre. Le plan se termine quand il tourne à gauche alors que les panneaux de circulation indiquent clairement un "NO LEFT TURN". Seul contre tous.

Dans la même scène, il faut noter une petite différence qui établit très clairement le rapport de force existant entre autorités et population locale dans Chinatown.

Les parrains et la corruption paradent tranquillement en pleine rue, à peine perturber par les médias, pendant que des flics en pleine urgence doit se faufiler au milieu de la foule, sur le trottoir. Ah, et si vous avez remarqué le visage de la journaliste sur la 2nde capture, rassurez-vous, Cimino est généreux, vous en verrez bien plus (vive les plans gratos sur la nana à poil).

Pour revenir sur le perso de White, il y cette autre scène de dialogue bien sympa;

Donc, on retrouve l'idée d'un mec seul contre tous (les parrains de la triade). Pendant un petit moment, on se mange ce genre de champs-contre-champs à l'avantage des parrains. Jusqu'à là :

Après avoir dit "je vous emmerde" (en fait, je triche légèrement, juste avant il y a un plan générale opposant les 2 camps, comme pour le speech du général plus haut), le dialogue prend une nouvelle tournure, et la caméra vient enfin se placer dans le camp des parrains. Soudainement, White devient un véritable opposant. Le plus marrant, c'est quand White va de lui-même casser les distances et s'inviter dans leur camp :

La dernière évidence, c'est donc d'aller matter le film. Merci.

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